Vincent Bolloré, propriétaire de Bolloré Africa Logistics est menacé de procès. Dans une affaire de corruption au Togo, le milliardaire français a reconnu sa culpabilité en payant 375.000 euros d’amende, mais une juge a refusé vendredi de valider cet accord, estimant « nécessaire » qu’il soit jugé en correctionnelle.
En avril 2018, M.Bolloré, avait été mis en examen en France pour +corruption d’agents publics étrangers, complicité d’abus de confiance, complicité de faux et usage de faux+, relatives à des contrats conclus (…) pour la gestion des ports de Lomé et de Conakry. Cette affaire lui a même valu une garde-à-vue en France.
A l’époque, l’opposition togolaise avait demandé au Premier ministre de s’expliquer dans cette affaire judiciaire de corruption.
Ce lundi, des journaux sont largement revenus sur ce dossier dans leurs colonnes.
« Corruption active du Groupe Bolloré au Togo : La justice française dénonce une grave atteinte à la souveraineté », affiche à la UNE, le quotidien Liberté.
« C’est un camouflet pour Vincent Bolloré et le Parquet national financier. Le tribunal judiciaire de Paris a refusé vendredi, de valider la procédure de plaider-coupable qui avait été négociée entre le milliardaire breton et les procureurs, afin de solder une enquête judiciaire ouverte en 2012 sur la corruption présumée par Bolloré de deux présidents africains, en échange de la prolongation de la concession portuaire de Lomé », écrit le journal.
« Vincent Bolloré avait réussi à négocier une amende de 375.000 euros, alors que le délit de corruption, qu’il a reconnu à l’audience, est passible d’un minimum de cinq ans de prison. La présidente de la chambre correctionnelle Isabelle Prévost-Desprez, a jugé que cette peine était insuffisante au vu de la gravité des faits et de la personnalité éminente de Bolloré (…) », souligne le journal.
« Vincent Bolloré et son hégémonie sur les ports africains : Le Togo, La Guinée Conakry, les boucs émissaires ? », s’interroge Nouvelle Opinion.
Pour ce Canard, « l’affaire fait actuellement grand bruit en France et continue de pointer le doigt accusateur sur le Togo et la Guinée Conakry. Mais le paradoxe, c’est l’acharnement contre le Togo qu’on semble finalement faire passer pour la grande proie ».
« Doit-on penser à un montage judiciaire à des fins inavouées contre le pays de Faure Gnassingbé ? Se demande le journal, avant d’enchaîner : « Tout observateur avisé se doit de se poser la légitime question de savoir, pourquoi parle-t-on de la présence de Bolloré dans 10 ports et qu’on ne pointe du doigt que le Togo et la Guinée ? N’est-ce pas une insulte à l’intelligence du Togo que de dire qu’une contribution de 250 millions de F.CFA suffirait pour céder une concession qui ferait des centaines de milliards ? ».
« Affaire Bolloré : Silence, la France défend la souveraineté des États africains ! », ironise de son côté le quotidien Forum de la Semaine.
« Il est clair », précise ce journal « que, par ces petits jeux subtils, les dirigeants français continuent de considérer les États africains comme leurs colonies, pire encore, le prolongement de la France. Sinon depuis quand la subvention d’une partie des français de communication de campagne d’un candidat, fut-il candidat sortant, peut être considérée comme une violation de souveraineté d’un État ? ».
Raison pour laquelle le « gouvernement togolais revendique son droit de réserve », estime TogoMatin.
« La position du gouvernement est de ne pas commenter une procédure en cours dans les juridictions d’un pays étranger », a indiqué Prof. Eyéwouadan, cité par le journal.
Selon le quotidien, « beaucoup s’attendaient à ce que le gouvernement togolais ou les services de la communication présidentielle se jettent dans une bataille consistant à défendre l’image du président ». FIN
Chrystelle MENSAH / Bernadette AYIBE/Rédaction
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