Prof. Majesté Ihou Watéba (infectiologue et responsable du centre de prise en charge de la Covid-19 au CHR-Lomé Commune) a déploré ce lundi, le « relâchement total » des mesures barrières, ce qui a entraîné une hausse des cas confirmés ces derniers jours au Togo.
Le Togo qui a détecté son premier cas de coronavirus le 6 mars, totalise 4.682 cas de coronavirus dont 76 décès, selon les chiffres officiels publiés lundi soir. 4.005 patients sont guéris et 601 autres sont sous traitement.
En moins de trois semaines, plus de 800 nouveaux cas. Du 6 au 19 janvier, le pays a enregistré 613 nouveaux cas dont 338 cas (13 au 19 janvier).
Ce lundi, 20 personnes (dont les âges sont compris entre 20 et 68 ans) ont été testées positives sur 541 personnes.
Au total 200.778 tests de laboratoire ont été effectués sur l’ensemble du pays depuis le début de la pandémie au Togo.
Le Grand Lomé et les régions des Savanes et de la Kara sont les localités les plus touchées par cette flambée de nouveaux cas.
Selon Prof. Majesté Ihou Watéba, une cinquantaine de cas graves, hospitalisés au CHR Lomé-Commune, nécessitent une prise en charge accrue.
« Il y aujourd’hui un total relâchement des mesures barrières, et ça va nous être préjudiciable », a-t-il averti.
Presque tous les dispositifs de lavage de mains installés devant des institutions, sociétés et maisons ont quasiment-disparu, alors que la « mesure barrière essentielle en termes de rupture de la contamination est le lavage régulier des mains », a-t-il déploré.
Très amère, Prof. Majesté Watéba Ihou a poursuivi : « si nous continuons à ne pas observer les mesures barrières comme il se doit, l’État prendra ses responsabilités. Et il n’est pas exclu que les mesures que l’État togolais prendra, soient un peu corsées ».
Le ‘défi’ pour infléchir la courbe
Avant ces deux dernières semaines, les chiffres de la semaine tournaient entre 130 et 137 cas. Avant les fêtes de fin d’année, la situation était encore sous contrôle.
Pour le responsable du centre de prise en charge de Covid-19 au CHR Lomé-Commune, la nouvelle courbe peut redescendre.
« Je nous mets au défi. Si tout le monde recommence avec la même ardeur du départ en mettant les dispositifs de lavage de mains et du savon, la courbe va infléchir suffisamment au bout de deux semaines et nous allons revenir à la situation de départ », a-t-il parié.
« Nous pouvons infléchir cette tendance qui nous fait peur aujourd’hui et qui risque de nous créer des problèmes. Les gens ne se lavent plus les mains. Au mieux, ils ont peu de gel, mais le gel ne remplace pas le savon. C’est le savon qui, véritablement détruit le virus », a-t-il souligné.
Prof. Majesté Ihou Watéba a également mis l’accent sur le port de masque.
« Le masque n’est pas fabriqué pour le menton, il protège la bouche et le nez », a-t-il vociféré.
Le weekend, Pr. Didier Koumavi Ekouévi (président du Conseil scientifique) a appelé à la « remobilisation » à tous les niveaux.
« Cette remobilisation peut passer par plusieurs actions. La première action vise à revoir complètement nos stratégies de communication. Nous avons certes communiqué sur la maladie, mais il faut maintenant tout décentraliser pour que les messages puissent toucher toute la population, jusqu’au niveau des quartiers. C’est vraiment important. Et cela passe vraiment par une vraie remobilisation des élus locaux des différentes villes », avait-il précisé.
Pr. Ekouévi a également suggéré la mise en place de comités de jeunes dans chaque quartier pour faire respecter les mesures. FIN
Junior AUREL