Les Nations unies ont annoncé vendredi avoir lancé une enquête sur deux nouveaux cas d’agressions sexuelles présumées de mineurs par des Casques bleus en Centrafrique, qui font déjà l’objet d’accusations similaires.
Les accusations datent de mai et les agressions présumées se seraient produites dans la région centrale de Kemo, a précisé le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric.
« La mission a été informée de deux nouvelles allégations dans la région impliquant deux mineurs », a-t-il dit.
L’une des victimes n’a que 12 ans et l’autre « moins de 18 ans », a précisé un responsable de l’ONU sous couvert de l’anonymat. C’est une organisation non gouvernementale qui a transmis ces informations à l’ONU, selon ce responsable.
Le porte-parole n’a pas précisé le nombre de Casques bleus soupçonnés de ces abus ni leur nationalité. Mais les soldats de la mission de l’ONU en Centrafrique (Minusma) déployés dans la région de Kemo viennent du Gabon et du Burundi.
L’ONU va transmettre ces allégations aux pays concernés et leur demander d’envoyer des enquêteurs sur place pour établir les faits.
Au total, 106 personnes se sont plaintes d’agressions sexuelles ou d’exploitation par des Casques bleus dans la région de Kemo, principalement en 2014 et 2015.
Les enquêteurs de l’ONU sur place ont interrogé ces derniers mois une cinquantaine de témoins.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon avait renvoyé l’an dernier le chef de la Minusca, dont des Casques bleus sont soupçonnés d’avoir violé des mineures.
Quelque 12.000 hommes servent dans la Minusca, qui a pris le relais d’une force de maintien de la paix de l’Union africaine en septembre 2014.
Le dernier rapport annuel du secrétaire général de l’ONU recensait 69 cas au total d’agressions sexuelles commises par des Casques bleus en 2015, en « nette augmentation » par rapport à 2014.
A elles seules, deux missions cumulent la moitié des cas: la Minusca en Centrafrique et la Monusco en République démocratique du Congo.
Un haut responsable de l’ONU, Anders Kompass, directeur des opérations du Haut commissariat de l’ONU pour les droits de l’homme, a démissionné début juin pour protester contre « la totale impunité » concernant les cas de viols sur des enfants commis par des Casques bleus en Centrafrique.
M. Kompass est à l’origine de la fuite d’un rapport confidentiel de l’ONU sur les « abus sexuels sur des enfants par les forces armées internationales », qu’il avait transmis à la justice française en juillet 2014, estimant que l’organisation tardait à agir.
SOURCE : AFP