Amnesty International a réagi ce mardi, suite à l’arrestation le weekend de Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson et Gérard Djossou, tous membres de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK).
Brigitte Adjamagbo-Johnson et Gérard Djossou, tous deux membres de la DMK sont accusés de préparer « un plan de déstabilisation des institutions de la République », a indiqué samedi le procureur de la République Essolissam Poyodi.
« Dans le cadre de cette enquête, Gérard Djossou, président de la commission des affaires sociales et des droits de l’homme au sein de la Dynamique Mgr Kpodzro a été interpellé dans la soirée du vendredi à Lomé par des éléments de la police judiciaire. Il a été procédé immédiatement à une perquisition à son domicile. Celle-ci a permis la découverte et la saisie des documents compromettants intéressant l’enquête », avait-il souligné.
Dans un communiqué, Amnesty International dénonce des « arrestations arbitraires » et « une répression croissante des voix dissidentes par les autorités togolaises… ».
« L’arrestation des deux opposants semble être strictement liée à l’appel à manifestation et apparaît comme une nouvelle illustration des autorités de vouloir réduire au silence l’opposition et les voix dissidentes », a déclaré Marceau Sivieude, directeur régional adjoint d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.
« Les autorités togolaises doivent libérer immédiatement et de façon inconditionnelle Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson et Gérard Yaovi Djossou, et respecter la liberté d’expression et de manifestation pacifique de toutes les personnes, y compris les opposants politiques », a-t-il martelé.
Selon ce dernier, « la lutte contre la pandémie de COVID-19 ne doit pas servir de prétexte pour justifier la pratique illégale de l’interdiction systématique des manifestations de l’opposition politique au Togo ».
Gérard Yaovi Djossou a été entendu pendant 10 heures, menotté et sans la présence de son avocat, selon les informations obtenues par Amnesty International.
L’arrestation de Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson et Gérard Djossou, tous membres de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK), a provoqué une vague de réactions (opposition et organisations de la société civile).
Le Front Citoyen Togo Debout (FCTD) — qui regroupe plusieurs organisations de la société civile, –« condamne l’instrumentalisation de la justice et demande la libération de ces deux responsables et des détenus politiques ».
L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC, ex-principale formation de l’opposition), dénonce la «légèreté des arguments invoqués par le Procureur, qui est coutumier du fait » et « l’usage des mêmes méthodes ».
Rappelons que la DMK, mouvement qui a soutenu le candidat de l’opposant Agbéyomé Kodjo, avait appelé à manifester dans les rues de la capitale samedi pour exiger notamment le rétablissement de la vérité des urnes.
Aucun rassemblement dans la ville de Lomé, la manifestation étant interdite par le ministre de l’administration territoriale, évoquant notamment la crise sanitaire liée à la Covid-19.
M.Kodjo, arrivé deuxième à la présidentielle de février 2020 avec 19,46%, rejette toujours les résultats. FIN
Junior AUREL