L’arrestation de Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson et Gérard Djossou, tous membres de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK), a provoqué une vague de réactions (opposition et organisations de la société civile).
Brigitte Adjamagbo-Johnson et Gérard Djossou, tous appartenant à ce mouvement qui a soutenu l’opposant Agbéyomé Kodjo à la présidentielle de février 2020, ont été arrêtés le week-end suite à une enquête ouverte après « des renseignements faisant état depuis quelques temps, d’un plan de déstabilisation des institutions de la République », avait indiqué samedi soir, un communiqué du procureur de la République, Essolissam Poyodi.
« Dans le cadre de cette enquête, Gérard Djossou, président de la commission des affaires sociales et des droits de l’homme au sein de la Dynamique Mgr Kpodzro a été interpellé dans la soirée du vendredi à Lomé par des éléments de la police judiciaire. Il a été procédé immédiatement à une perquisition à son domicile. Celle-ci a permis la découverte et la saisie des documents compromettants intéressant l’enquête », avait-il souligné.
Le Front Citoyen Togo Debout (FCTD) « condamne l’instrumentalisation de la justice et demande la libération de ces deux responsables et des détenus politiques ».
« Lorsque les magistrats deviennent insensibles même aux infanticides et qu’ils donnent le sentiment d’une instrumentalisation de l’institution judiciaire, la Nation que nous voulons construire au Togo, sur la base de l’équité et du vivre-ensemble harmonieux verra difficilement le jour », souligne le Front.
Les « mêmes méthodes »
L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), dénonce la « légèreté des arguments invoqués par le Procureur, qui est coutumier du fait » et « l’usage des mêmes méthodes ».
Pour l’Alliance pour la Démocratie et le Développement Intégral (ADDI), les Forces Démocratiques pour la République(FDR), le Pacte Socialiste pour le Renouveau (PSR), l’Union des Démocrates Socialistes du Togo (UDS-Togo), « le droit de manifester est un droit fondamental garanti par la Constitution et le harcèlement permanent des acteurs politiques de l’opposition dans le cadre de leurs activités doit cesser sans délai ».
« L’instrumentalisation de la justice à des fins de règlement de compte politique constitue une entrave inacceptable à la vie démocratique », ont-ils souligné dans un communiqué conjoint.
« C’est un acte qui vise à réduire l’opposition au silence dans un contexte de Covid-19 qui sert de prétexte à une prédation sur les libertés et sur la démocratie. Que leur libération soit immédiate », a martelé Le Parti des Togolais.
Rappelons que la DMK, mouvement qui a soutenu le candidat de l’opposant Agbéyomé Kodjo, avait appelé à manifester dans les rues de la capitale samedi pour exiger notamment le rétablissement de la vérité des urnes.
Aucun rassemblement dans la ville de Lomé, la manifestation étant interdite par le ministre de l’administration territoriale, évoquant notamment la crise sanitaire liée à la Covid-19.
M.Kodjo, arrivé deuxième à la présidentielle de février 2020 avec 19,46%, rejette toujours les résultats. FIN
Edem Etonam EKUE