Un « certain nombre de bureaux de vote » de l’élection présidentielle ont dû être fermés dimanche, à cause de « menaces » au Burkina Faso, pays en proie aux attaques jihadistes incessantes, a déclaré le président de la Commission électorale Newton Ahmed Barry.
« Il y a un certain nombre de bureaux de vote qui avaient ouvert dans l’Est et dans d’autres régions qui ont dû fermer en raison des menaces », a-t-il dit sans plus de précision sur le nombre de bureaux fermés et la nature de ces menaces.
« Des individus ont interdit des populations de prendre part au vote »,a-t-il ajouté lors d’un bilan à la mi-journée, estimant néanmoins que « dans l’ensemble (…) tout se passe bien ».
La fermeture de bureaux de vote a été confirmée à l’AFP par une source sécuritaire dans l’Est: « compte tenu des menaces d’individus armés, ils(bureaux) ont refermé ».
Les attaques des groupes jihadistes – certains affiliés à Al-Qaïda,d’autres à l’organisation Etat islamique -, souvent entremêlées de violences intercommunautaires ont fait au moins 1.200 morts (majoritairement des civils)et chassé de leurs foyers un million de personnes, qui s’agglutinent dans les grandes villes après avoir fui la violence.
Quelque 6,5 millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour le double scrutin présidentiel et législatif.
Dans certaines localités de l’Est et du Nord, les régions les plus touchées par les attaques, « on a dit à des populations que celui qui plonge son doigt dans l’encre indélébile peut dire adieu à son doigt », selon M. Barry.
A Arbinda, dans le nord où 42 personnes avaient été tuées en décembre 2019, »en temps normal, on a cent bureaux de vote mais on a pu (en) ouvrir 25″seulement, a déclaré M. Barry à la presse.
A Tin-Akoff (Oudalan), où 14 soldats ont été tués dans une embuscade durant la campagne électorale, aucun bureau de vote n’a ouvert.
Début novembre, la Cour constitutionnelle avait constaté que l’élection ne pourrait se tenir sur 17,7% du territoire, faute d’une présence de l’Etat,administrative et sécuritaire, suffisante.
Dans certains endroits du Nord, « il n’y a pas d’élection, et c’est loin d’être la priorité des populations qui cherchent d’abord à éviter de se faire tuer par une partie ou l’autre du conflit », avait souligné à l’AFP un expert des questions de sécurité dans la région de Dori.
SOURCE : AFP