La création d’emplois pour les jeunes au Togo, « demeure une priorité pour le Plan National de Développement (PND/2018-2022), avec l’appui du secteur privé », a affirmé jeudi Mme Victoire Tomégah-Dogbé (Premier ministre) lors d’un webinaire sur « les emplois liés à la terre pour les jeunes ».
La rencontre a été co-organisée par la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) et Deutsche Welle.
Plusieurs personnalités dont Ibrahim Thiaw (secrétaire exécutif de la CNULCD), étaient également invitées.
« Au Togo, les jeunes constituent plus de 75% de la population et nous savons que l’agriculture constitue le moteur de l’économie de notre pays avec une contribution de 40% au PIB national. La création d’emplois pour les jeunes demeure donc une priorité pour notre PND, avec l’appui du secteur privé », a souligné la cheffe du gouvernement togolais.
« L’objectif pour nous est de créer 500.000 emplois durables, et nous pensons que l’entrepreneuriat agricole apparaît comme le créneau porteur », a-t-elle martelé.
Officiellement lancé le 4 mars 2019, le PND s’est donné comme défi de faire du Togo, la plateforme économique par excellence dans la sous-région.
En cinq années de mise en œuvre du Plan, plus de 4622,2 milliards F.CFA (environ 8,3 milliards $) de ressources seront nécessaires pour transformer structurellement l’économie togolaise pour une croissance forte, durable, résiliente, inclusive et créatrice d’emplois, améliorant le bien-être social.
Le rôle du secteur privé est prépondérant. Car, figure de proue de cette stratégie de développement, les privés sont appelés à participer à hauteur de 2999,1 milliards de F.CFA (5,4 milliards $), soit 65% du coût global du PND.
Le Togo, un pays stable
Par ailleurs, le Premier ministre est largement revenu sur le caractère « stable » du pays: » Le Togo a l’avantage d’être un pays stable, un pays où règnent la paix et la sécurité »
« Et la feuille de route du gouvernement, confirme cette ambition de faire du Togo, une nation moderne et performante qui produit beaucoup plus de richesse en s’appuyant sur ses atouts notamment la jeunesse et l’agriculture… », a-t-elle souligné.
« Mais c’est aussi cette nation qui se veut inclusive: s’assurer de la redistribution des richesses. Et quand on parle d’inclusion, on se réfère aux femmes et aux jeunes, quel que soit leur statut social, qu’ils soient citadins ou ruraux. Il faut absolument les insérer dans le tissu économique », a poursuivi la cheffe du gouvernement.
« Et pour nous au Togo, ceci passe par quatre choses : (i) la modernisation de l’agriculture (rendre l’agriculture beaucoup plus rémunératrice, plus attractive pour la jeunesse togolaise), (ii) le positionnement du Togo comme le hub logistique régional, en tirant le meilleur profit du port de Lomé, qui est l’un des plus performants de l’Afrique, (iii) la transformation industrielle (elle passe par la transformation agricole, mais aussi la transformation des ressources minières) et (iv) comment mettre la digitalisation au service de l’économie togolaise », a-t-elle longuement expliqué.
Des réformes audacieuses
Des « réformes audacieuses » ont été opérées, et qui positionnent aujourd’hui le Togo comme le pays qui peut attirer plus d’investisseurs privés, a-t-elle poursuivi.
Mme Tomégah-Dogbé a cité pêle-mêle quelques éléments édifiants : l’amélioration du climat des affaires, la bonne performance enregistrée par le pays sur la carte des scores publiée récemment par le Millenium Challenge Corporation (MCC) etc…
Concernant le climat des affaires, dans le 17ème rapport Doing business de la banque mondiale publié le 24 octobre dernier, le Togo — petit pays de l’Afrique de l’ouest avec environ 7 millions d’habitants — a enregistré d’importantes avancées en se hissant dans le top 10 des pays les plus réformateurs, 1er en Afrique et 3ème mondial. Cet exploit a été d’ailleurs salué par le Fonds monétaire international (FMI).
S’agissant du MCC, le Togo a confirmé son statut de réformateur en validant 15 indicateurs sur 20 en 2021, contre 7 il y a encore 5 ans.
Comme fait remarquable, le pays a satisfait pour la cinquième année consécutive, les trois critères d’éligibilité au programme Compact de la MCC à savoir : la validation de l’indicateur « contrôle de la corruption », la validation d’au moins un des indicateurs des droits démocratiques (droits politiques et libertés civiles) et la validation de la majorité des 20 indicateurs avec au moins un indicateur au vert dans chaque catégorie. FIN
Edem Etonam EKUE