Kodjo Nougbolo a brillamment soutenu ce vendredi à l’Institut Régional d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Développement Culturel (IRES-RDEC), sa thèse de doctorat unique sur la « Problématique du financement des industries culturelles et créatives dans l’espace UEMOA: cas du Togo », avec une mention « très honorable », a constaté une journaliste de Savoir News.
Pendant plus de trois heures d’horloge, M. Nougbolo a présenté son travail dans un langage clair et soutenu. Le document de 330 pages intitulé « Problématique du financement des industries culturelles et créatives dans l’espace UEMOA : cas du Togo », qui jette un regard sur le financement du monde culturel au Togo, comporte deux grandes parties et a permis au désormais docteur d’acquérir une mention « très honorable ».
L’étude rend compte de la situation du financement des industries culturelles et créatives (ICC) au Togo et se veut un guide par sa principale proposition de création d’un fonds pour les différents acteurs de développement des industries culturelles et créatives au Togo.
Après ses recherches, M. Nougbolo propose la création du Fonds de Développement des Industries Culturelles et Créatives (FoDICC) qui sera un mécanisme solide de financement à double vocations: une banque de développement des ICC et un fonds d’appui et de promotion de l’action culturelle.
« Les industries culturelles et créatives, en ce qu’elles intéressent la production, la distribution et la commercialisation des biens et services culturels, constituent un aspect important du secteur de la culture de façon général. Ces industries doivent être financés avec une attention particulière des pouvoirs publics, parce que c’est le secteur qui emploie plus d’acteurs dans le domaine culturel et les investissements qui y sont faits doivent permettre de booster le secteur culturel, de créer des emplois et des revenus de sorte que leurs impacts sur l’économie nationale puissent être visibles », a expliqué M. Nougbolo.
Ce projet de fonds d’un montant global de 7,750 milliards de F.CFA viendra en remplacement du Fonds d’Aide à la Culture (FAC) pour une durée d’exécution de 5 ans.
Le FoDICC vise donc à contribuer au développement et à l’émergence de véritables entreprises culturelles à travers la création d’un cadre de financement adapté, souple et efficace des ICC, afin d’impacter positivement leur contribution à l’économie nationale.
« Actuellement, le Fonds d’Aide à la Culture qui est l’instrument mis en place par l’Etat pour financer l’industrie culturelle et créative est une subvention pour les acteurs du monde culturel et la pérennité du fonds peut causer problème dans les années à venir. La plus-value de notre projet, c’est la création d’un fonds en remplacement du fonds d’aide à la culture avec deux composantes que sont : un fonds d’appui et de promotion des activités culturel qui va continuer par donner des subventions et un fonds d’investissement qui va fonctionner comme une banque et octroyer des prêts avec des souplesses et des adaptations par rapport à la particularité du secteur culturel. Ainsi progressivement, les acteurs culturels vont se comporter comme des entrepreneurs capables de solliciter des emprunts, de les rembourser, produire et mettre sur le marché des biens de qualité », a-t-il ajouté.
M. Nougbolo a été félicité par le jury présidé par le Prof Kossi-Titrikou, pour son parcours et le travail restitué.
« C’est une belle thèse et le contenu est très porteur. Notre impression est que M. Nougbolo a conduit une recherche avec beaucoup d’assurance qui a abouti à des résultats très présentables. Et il a fini avec un projet qui permettra d’assurer un meilleur financement à la culture dans les années à venir », a confié le président du jury. FIN
Chrystelle MENSAH
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