L’ancien ministre des Affaires étrangères Moctar Ouane, 64 ans, désigné dimanche pour diriger le gouvernement de transition au Mali est un diplomate chevronné, jouissant d’une solide réputation internationale mais peu connu dans son pays.
Ce natif de Bidi, dans le centre du pays, actuellement la région la plus touchée par les attaques jihadistes qui, entremêlées à des violences intercommunautaires, ensanglantent le Mali, aura la lourde tâche de le conduire jusqu’à des élections pour rendre le pouvoir aux civils dans les 18 mois.
La nomination d’un civil à ce poste était attendue depuis l’investiture vendredi comme président de transition de Bah Ndaw, un colonel à la retraite et ancien ministre de la Défense.Les pays d’Afrique de l’Ouest en ont fait leur principale condition à la levée des sanctions imposées au Mali à la suite du putsch contre le président Ibrahim Boubacar Keïta.
Après des études à Dakar, où il obtient une licence de droit public puis une maîtrise en relations internationales et administration publique, Moctar Ouane entre en 1982 dans la fonction publique malienne.
Il occupe plusieurs postes de responsabilité au sein du gouvernement et devient au début des années 1990 conseiller diplomatique du chef de l’Etat.
Après de nouvelles études à l’Ecole nationale d’administration (ENA) de Paris, il part à New York de 1995 à 2002, en tant que représentant du Mali auprès des Nations unies.
L’ambassadeur de l’Union européenne en RDC, Jean-Marc Châtaigner, en poste à l’époque à la Mission permanente de la France auprès de l’ONU se souvient sur Twitter « d’avoir étroitement travaillé à New York sur plusieurs crises africaines avec Moctar Ouane et son équipe », saluant « un diplomate d’une grande finesse d’analyse et de jugement ».
En 2004, sous la présidence d’Amadou Toumani Touré, prédécesseur de M. Keïta, Mouctar Ouane est nommé ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement d’Ousmane Issoufi Maïga, des fonctions qu’il exercera jusqu’en 2011, dans les gouvernements de Modibo Sidibé.
Depuis 2016, il était délégué général à la paix et à la sécurité de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), après avoir rejoint l’organisation régionale en 2014 en tant que conseiller diplomatique.
Marié et père de trois enfants, il parle couramment le français, l’anglais, le bambara, et le peul.
SOURCE : AFP