« Le taux de progression de l’activité économique est révisé à 1,3% pour l’année 2020, contre une prévision initiale de 5,5%, après un taux de 5,3% enregistré en 2019 », en raison de la pandémie liée à la Covid-19, a dévoilé mardi Sani Yaya (ministre togolais de l’économie et des finances).
« Les projections laissent apparaître une forte décélération de l’activité économique, avec une perte de croissance de 4,2 points de pourcentage selon l’hypothèse la plus optimise », a souligné le ministre à l’ouverture d’un atelier de revue de la mise en œuvre des réformes à fin décembre 2019 et de la validation de la matrice unifiée pour la période 2020-2022.
Le Togo est également frappé de plein fouet par le coronavirus depuis la découverte du premier cas, le 6 mars dernier.
Le pays a déjà enregistré 1.295 cas confirmés dont 27 décès, selon les chiffres officiels publiés lundi à 19H45 GMT. 914 patients sont guéris et 354 autres sont sous traitement.
L’état d’urgence sanitaire décrété, a été encore une deuxième fois, jusqu’au 15 septembre. Le Togo a connu une période de couvre-feu à Lomé, la capitale. Les frontières aériennes avaient été fermées pendant une bonne période avant d’être recouvertes. Par ailleurs, les frontières terrestres restent toujours fermées depuis mars.
« La pandémie du Covid-19 a certes des impacts négatifs sur le social et l’économie. Néanmoins, elle nous enseigne des leçons que nous pourrons tirer, notamment +repenser notre modèle économique+ pour le rendre moins dépendant de l’extérieur et donc plus résilient face aux chocs externes », a indiqué Sani Yaya.
Revisiter et actualiser le PND
« Cette nouvelle orientation de la politique économique nous amène sans doute à réviser et à actualiser notre Plan National de Développement (PND 2018-2022). La nouvelle politique s’articulera autour de la création des pôles de croissance, des unités de transformation industrielle de nos matières premières, particulièrement dans le secteur agricole et industriel pour développer des chaînes de valeur et créer plus d’emploi », a précisé le ministre.
Officiellement lancé le 4 mars 2019 à Lomé, le PND s’est donné comme défi de faire du Togo, la « plateforme économique par excellence » dans la sous-région.
Le PND s’est donné le défi de faire du Togo, la « plateforme économique par excellence » dans la sous-région. Ainsi en cinq années de mise en œuvre, plus de 4622,2 milliards F.CFA (environ 8,3 milliards $) de ressources seront mobilisées pour transformer structurellement l’économie togolaise pour une croissance forte, durable, résiliente, inclusive et créatrice d’emplois, améliorant le bien-être social.
Le rôle du secteur privé est prépondérant. Figure de proue de cette stratégie de développement, les privés sont appelés à participer à hauteur d’un peu plus 2999,1 milliards de FCFA (5,4 milliards $), soit 65% du coût global du PND.
Mais depuis le déclenchement de la pandémie, le secteur est fortement touché.
« Les réformes que nous menons, permettent de maintenir le cadre macroéconomique stable et de motiver nos partenaires techniques et financiers à continuer à accompagner notre pays à travers des programmes et projets de développement en raison de la bonne gouvernance conduite par le gouvernement », a poursuivi M.Yaya.
« Ainsi, la mobilisation de chaque acteur doit être déterminante pour la réussite du PND et, in fine, parvenir à un meilleur épanouissement de la population. Aujourd’hui, les efforts de tous ont permis de maintenir un cadre macroéconomique stable avec l’assainissement des finances publiques».
D’ailleurs le dernier rapport de la Banque mondiale sur l’évaluation des politiques et institutions nationales en Afrique (CPIA), note le ministre, a fait cas des progrès réalisés par le Togo ces dernières années : « Classé 15è sur les 39 pays, le Togo avec une note de 3,3 en 2019 a connu une augmentation moyenne de sa note de 0,1 point chaque année depuis 2017 ».
« Toutefois, il a fait un bon remarquable de 0,5 point en 2019 au niveau de 5 indicateurs dont 4 liés au budget et aux finances. Il s’agit notamment donc de la +Qualité de la gestion budgétaire et financière, de +l’efficience dans la mobilisation des recettes, de +l’Equité dans l’utilisation des ressources publiques, et dans +le secteur financier+ », a ajouté M.Yaya. FIN
Junior AUREL