La police a dispersé à coup de gaz lacrymogène à Abidjan une marche des femmes de l’opposition contre un troisième mandat du président Alassane Ouattara alors que les autorités ont « suspendu » les manifestations publiques en Côte d’Ivoire jusqu’au 15 septembre.
Les responsables féminines de l’opposition avaient appelé à une journée d’action des femmes sur tout le territoire à la veille de l’investiture officielle par son parti de Ouattara comme candidat.
« La police est intervenue quand plusieurs groupes de jeunes se sont joints aux femmes qui étaient mobilisées à l’espace Kouté, près du Palais de justice » a expliqué un habitant de Yopougon, quartier populaire d’Abidjan, joint au téléphone par l’AFP.
« La police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser tout le monde », confie un autre habitant.
A Cocody, quartier chic d’Abidjan, un important dispositif policier avait été mis en place avec des policiers anti-émeutes aux carrefours stratégiques, dissuadant toute manifestation, a constaté un journaliste de l’AFP.
A Bonoua (sud-est), fief de l’ex-première dame Simone Gbagbo, les femmes ont marché dans le calme, sous une bonne escorte de la gendarmerie, a rapporté Hervé Niamkey, un habitant de la ville.
Toutefois, des manifestants dont de nombreux jeunes ont érigé des barricades coupant la route internationale qui lie Abidjan à la frontière du Ghana.
A Abengourou (centre-est), « les jeunes et les femmes ont manifesté avant d’être dispersés », a rapporté un journaliste d’une radio locale.
Dans la ville de Niablé, près d’Abengourou, la police a dispersé « une mobilisation des jeunes et des femmes », selon une autre radio locale.
Le président Ouattara, 78 ans, élu en 2010 puis réélu en 2015, avait annoncé dans un premier temps en mars passer le relais à son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.
Mais après le décès d’un infarctus de ce dernier le 8 juillet, M. Ouattara a annoncé le 6 août qu’il briguerait finalement un troisième mandat.
La Constitution limite à deux les mandats présidentiels, mais opposition et pouvoir sont en désaccord sur l’interprétation de la réforme adoptée en 2016: les partisans de Ouattara affirment qu’elle a remis le compteur des mandats à zéro, ses adversaires jugent anticonstitutionnelle une troisième candidature.
Le premier tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire a été officiellement fixé au 31 octobre.
SOURCE : AFP
