Le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, 78 ans, a annoncé jeudi dans un discours télévisé qu’il allait se présenter à l’élection présidentielle du 31 octobre, briguant donc un troisième mandat, ce dont l’opposition lui conteste le droit.
Rappelant qu’il avait initialement décidé de passer la main à son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, mais invoquant un « cas de force majeure » après le décès de celui-ci le 8 juillet, le président Ouattara a expliqué avoir « reconsidéré sa position », lors d’une allocution télévisée sur la chaîne publique RTI.
« J’ai décidé de répondre favorablement à l’appel de mes concitoyens me demandant d’être candidat ». « Je suis donc candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre », a-t-il déclaré en conclusion de son discours de près de 25 minutes, à la veille du 60e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire.
Alassane Ouattara, élu en 2010 puis réélu en 2015, a estimé que la Constitution l' »autorise » à exercer un troisième mandat.
La Constitution limite à deux le nombre de mandats présidentiels, mais selon l’interprétation du pouvoir, l’adoption de cette nouvelle loi fondamentale en 2016 a remis les compteurs à zéro.
Selon l’opposition en revanche, il n’a pas le droit de se représenter.
L’ex-président Henri Konan Bédié a ainsi déclaré récemment qu’une candidature de M. Ouattara « serait illégale ». Agé de 86 ans, il est lui-même le candidat désigné du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principale formation d’opposition.
La situation politique est tendue en Côte d’Ivoire à trois mois de la présidentielle, dix ans après la crise post-électorale qui avait fait 3.000 morts.
SOURCE : AFP