Depuis plusieurs années, la toxine botulique et l’acide hyaluronique sont les piliers de l’antirides dans les cabinets de médecins spécialistes. Les différences entre les deux? Réponses du docteur Alain Butnaru, médecin esthétique et antiâge.
Comment le praticien choisit entre ces deux produits injectables?
Tout dépend de la nature des rides. On distingue celles qui sont sur le haut du visage, c’est-à-dire sur le front, au coin externe des yeux, les rides de la patte d’oie, celles qui sont entre les sourcils, appelées rides du lion, qui sont considérées comme des rides d’expression. Et les rides qui se situent sur le bas du visage, entre le nez et la bouche, aux coins externes de la bouche, sous les yeux, au niveau des joues. Pour les rides d’expression, la toxine botulique est indiquée. Pour le bas du visage, c’est essentiellement l’acide hyaluronique.
Comment agit la toxine botulique?
Ce produit, utilisé depuis 1975 en neurologie, empêche le passage de l’influx nerveux entre le muscle et le nerf. Les médecins l’utilisent pour corriger le strabisme de l’enfant, certains tics du visage, les contractures musculaires d’origine neurologique et les clignements incontrôlables de l’œil. C’est un véritable médicament.
La contraction du muscle ne peut plus se faire et elle fonctionne à nouveau quand le produit est éliminé. Cette « anesthésie » s’établit au bout de 4 à 6 jours. L’expression s’efface car le muscle est relaxé et la peau est lissée. Une seconde visite de contrôle plus tard, entre 8 à 15 jours, est nécessaire pour réajuster par une retouche si besoin est. Le résultat persiste entre 4 à 6 mois. Les spécialistes recommandent de ne pas dépasser plus de deux injections par an dans la même zone.
Et pour le reste du visage?
Sur le bas du visage, on observe différents types de rides: en forme de creux, de trait et d’autres qui proviennent d’une perte de volume. On injecte de l’acide hyaluronique, obtenu par biotechnologie. Cet acide présente des formes diverses, plus ou moins réticulées, pour offrir des densités différentes, à adapter au type de rides et pertes de volume. On choisit un acide hyaluronique souple pour combler un simple trait. Et une formule plus dense, plus volumatrice, pour combler les pertes de matière. Tout l’art est dans le choix de la densité de l’acide hyaluronique par rapport à la ride et au positionnement du produit avec l’aiguille ou la canule de la part du spécialiste. Le résultat est immédiat et persiste au moins un an.
Ça fait mal?
L’injection de toxine botulique se limite à la sensation d’une piqure d’aiguille qui n’est pas très douloureux. Pour les personnes douillettes, on peut utiliser une crème anesthésiante. En ce qui concerne l’injection d’acide hyaluronique, on recommande de poser une pommade anesthésiante 20 minutes minimum avant l’intervention. Cette application permet au médecin d’intervenir au départ sans que le patient ne souffre ni bouge. Le relais est pris très souvent par un second anesthésiant associé à l’acide hyaluronique dans la seringue.
Nos conseils: En ce qui concerne l’acide hyaluronique, exigez l’injection d’un produit totalement résorbable mis sur le marché depuis plusieurs années par des laboratoires renommés (Restylane, Juvederm, Filmed). Signalez au praticien vos traitements esthétiques antérieurs.
Source: notretemps.com