L’opération de recépage de vieilles plantations de caféiers, a enregistré un succès au bout de cinq campagnes dans le cadre du Projet d’Appui au Secteur Agricole (PASA) initié par le gouvernement togolais à travers le ministère de l’Agriculture, de la production animale et halieutique.
Cette opération a permis de redonner une nouvelle capacité productive à 8.714 ha de caféiers au Togo, selon un document du ministère en charge de l’agriculture sur la « régénération des plantations : cas du recépage des vieilles plantations de caféiers au Togo ». Cette action a permis de redonner vie aux vieilles plantations de plus de 40 ans pour booster la production.
Devenue aujourd’hui une action phare dans la régénération des plantations dans le cadre du PASA, l’opération pilote de recépage a été promue par l’Unité Technique Café et Cacao (UTCC).
Quand l’Union Amou Sud donne le ton
Le café est une culture de rente au Togo. C’est un arbuste de la famille des Rubiacées. Trois variétés (robusta, arabica et arabusta) sont cultivées dans le pays dont la plus cultivée actuellement reste le robusta.
Le caféier robusta – durant son cycle de vie particulièrement – a besoin de régénération à intervalle planifié (toutes les 5-6 grandes récoltes) afin de maintenir son niveau de productivité.
Au Togo, les études diagnostiques menées entre 2010 et 2011 par la Société Française de Réalisation d’Etudes et de Conseil (SOFRECO) ont révélé que 61 % des plantations caféières (soit plus de 24 000 ha) sont vieilles et dégradées. Donc, elles ont besoin d’être régénérées.
Depuis la campagne agricole 2011-2012, l’Union Amou Sud (union de coopératives à la base dans la préfecture d’Amou), ambitieuse quant au redressement quantitatif de la production de sa zone, a pris l’initiative d’appuyer de manière volontariste la régénération des vieilles parcelles de caféiers robusta par recépage.
Ainsi, grâce à ses fonds propres – en complément de l’appui d’un opérateur privé et en mobilisant son propre réseau de formateurs relais pour assurer l’accompagnement et le contrôle des opérations — l’Union Amou Sud a réussi cet exploit en subventionnant partiellement la fourniture d’engrais aux agriculteurs qui assurent correctement le recépage et l’entretien post recépage de leurs parcelles (sélection des gourmands, remplacement des manquants, fumures, etc.). Cette politique incitative a porté ses fruits, car en 3 ans l’Union a pu en effet susciter le recépage de 462 ha de café et est ainsi passée de 300 tonnes à plus de 600 tonnes de café collectées.
L’UTCC s’inspire de cette expérience
L’Unité Technique Café et Cacao (UTCC), partenaire du PASA, en collaboration avec la FUPROCAT « COOP-CA » a décidé de s’inspirer de cette expérience de l’Union Amou Sud et va étendre cette opération à l’ensemble de la zone togolaise de production de café robusta selon certains grands principes.
Une revue à mi-parcours du PASA (23 Avril au 2 Mai 2014) a validé ces principes et débloquer 90 millions de F.CFA pour conduire ce programme pilote de recépage. Mais, les opérations a couté 110 millions de F.CFA par opération depuis la phase initiale jusqu’à la phase additionnelle du PASA.
Cinq campagnes dans le cadre du PASA
Cette opération sur 5 ans a contribué à l’accroissement de la production nationale de café de 95%. De 10.950 tonnes en 2014, cette production a atteint 17.934 tonnes en 2017, 18.476 tonnes en 2018, 20.554 tonnes en 2019 et 21.164 tonnes en 2020 (accroissement de 95 % de la production par rapport à 2014).
L’opération a permis de recéper 8714 ha de caféiers par 10.880 producteurs dont 1.370 femmes (15 %) avec le remplacement systématique des pieds morts et la reconstitution de l’ombrage des vergers.
Il a été mis en place, aux bénéfices des producteurs, 1764 tonnes d’engrais NPK 20 10 10 et 20 tonnes de semences certifiées de maïs.
L’appui technique intensif auprès des bénéficiaires a été un facteur déterminant dans l’accomplissement des résultats engrangés. FIN
Junior AUREL