L’Observatoire togolais des médias (OTM) a formulé une série de recommandations dans son rapport sur l’état de la presse au Togo, document traditionnellement dévoilé lors de la journée mondiale de la presse.
Cette année, la célébration a été ternie par la pandémie du coronavirus, le Togo étant également frappé de plein fouet par le virus. Le rapport a été simplement diffusé sur les réseaux sociaux et dans les journaux.
Ce rapport couvre un an (03 mai 2019 – 03 mai 2020) , période au cours de laquelle l’OTM a organisé une douzaine séances de réconciliation sur plaintes ou auto saisine, enregistré huit plaintes au total et tenu six audiences. Le rapport de l’OTM est sanctionné par une série de recommandations à mettre en œuvre par chaque acteur pour une liberté de presse au service du développement.
Les plaintes et réconciliations
Au total huit plaintes ont été enregistrées par l’OTM, des problèmes d’éthique et de déontologie notamment la diffamation par presse interposée. Le rapport explique que des directeurs d’organes ont été écoutés pour non-respect des règles professionnelles, d’atteinte à l’honneur, de publication de fausses informations, etc. Le tribunal des pairs est également intervenu pour régler à l’amiable, des situations délicates dans lesquelles des journalistes ou directeurs de publication ont été empêtrés devant la justice.
Les atteintes à la liberté de la presse
L’observatoire a dénoncé les menaces exercées par les militants de partis politiques sur les journalistes suites à leurs interventions sur des émissions radiophoniques. L’OTM a également signalé des violences exercées sur des journalistes sur leurs lieux de reportage.
Le 21 avril dernier, alors qu’ils couvraient l’interpellation de Agbéyomé Kodjo des journalistes ont été « violentés par des forces de l’ordre. Certains ont vu leur moyen de déplacement emportés. D’autres ont été tenus à distance du théâtre des opérations et dispersés à coup de gaz lacrymogènes. Un autre journaliste a été même arrêté et conduit dans les locaux de la gendarmerie où il a passé une nuit avant d’être libéré le lendemain… », dénonce le rapport.
Plusieurs recommandations
A l’endroit des journalistes, l’observatoire a insisté sur le respect des dispositions du Code de la Presse et de la Communications, celles du Code de déontologie des journalistes du Togo et le respect des engagements vis-à-vis des autorités de régulation. Les organisations professionnelles des médias devront œuvrer à la signature de la convention collective.
L’instance d’autorégulation et institution de régulation doivent alléger les conditions pratiques d’obtention de la carte de presse (pièces à fournir et montant) et encourager les organisations de presse à l’union.
Du côté du gouvernement, il s’agira surtout de prendre les décrets d’application du nouveau code de la presse et de la communication, d’augmenter le montant de l’aide de l’Etat à la presse et d’assurer davantage la protection des journalistes dans l’exercice de leur fonction. Les autres acteurs de la scène nationale doivent éviter d’appeler ou d’exhorter leurs militants à s’attaquer aux journalistes pour leurs publications ou commentaires médiatiques.
Notons que le Togo a engrangé 05 places, dans le classement de Reporters sans frontières (RSF), occupant la 71ème place dans le monde, contre le 76ème rang en 2019.
Rappelons que le paysage médiatique togolais est riche de 83 stations radios et de 9 chaînes de télévisions.
Au total 180 organes de presse paraissent plus ou moins régulièrement, le pays dispose de 3 agences de presse dont une agence de presse publique (Agence togolaise de presse/ATOP) et deux privées (Savoirnews, Afreepress). Une centaine de sites d’information animent la vie sociopolitique. FIN
Ambroisine MEMEDE