Jean Pierre Fabre (ex-chef de file de l’opposition) a demandé ce mardi « l’annulation pure et simple » de la présidentielle du 22 février, dénonçant des « résultats frauduleux et factices, fantaisistes et farfelus ».
Le président Faure Gnassingbé a largement remporté la présidentielle du 22 février avec 70,78% des voix, contre 19,46% pour l’opposant et ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo — arrivé en deuxième position, selon les résultats définitifs publiés le 3 mars par la Cour constitutionnelle.
Ce dernier conteste les résultats, dénonçant de « graves irrégularités ». Jean Pierre Fabre (président de l’Alliance nationale pour le changement/ANC)) n’a recueilli que 4,68% des suffrages.
Dans un communiqué rendu public ce mardi, M.Fabre dénonce des irrégularités dans les résultats publiés par la Cour.
« Ces prestations de la Cour Constitutionnelle ne sont qu’une mystification qui ne repose sur aucun résultat provenant des procès-verbaux régulièrement validés par les 9.389 bureaux de vote officiels de la CENI », relève l’ex-chef de file de l’opposition.
« Dans sa première décision n° EP-008/20 du 03 mars 2020, la Cour Constitutionnelle, sans aucune justification ni explication, modifie allègrement et arbitrairement les chiffres préfabriqués par la CENI : – en gonflant le nombre d’inscrits qui passe de 3.614.056 à 3.738.786, soit une augmentation du nombre d’inscrits de 124.730 ; – en gonflant le nombre de votants qui passe de 2.769.286 à 3.349.989, soit une augmentation du nombre de votants de 580.703. – en minorant le nombre de suffrages exprimés qui passe de 2.679.557 à 2.486.876 soit une diminution du nombre de suffrages exprimés de 192.681 », poursuit-il.
« En outre, la Cour Constitutionnelle omet de mentionner les bulletins nuls dont le nombre, calculé sur la base des chiffres de la Cour elle-même, s’élève à 963.113, soit plus de 11 fois le chiffre publié par la CENI », souligne l’opposant.
Pour ce dernier, « la seule porte de sortie de l’impasse est l’annulation pure et simple de ce scrutin et sa reprise dans des conditions de transparence et d’équité conformes aux normes et pratiques internationales ».
M.Fabre a indiqué avoir « saisi la Cour de Justice de la Cédéao pour faire constater les graves violations des droits de l’homme et des peuples que constitue l’organisation de l’élection présidentielle du 22 février 2020, au regard de la Constitution et des instruments internationaux signés et ratifiés par la République togolaise ».
Rappelons que les différentes missions d’observations internationales ont salué lundi, la bonne tenue de ce scrutin présidentiel et appelé les candidats au respect des résultats.
L’élection s’est déroulée dans un « contexte global apaisé », a noté lundi la mission d’observation électorale de l’Union africaine (UA).
De son côté, la mission d’observation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) a invité les candidats à « respecter les résultats issus des urnes et proclamés par les institutions et organes chargées de élections ».
Edem Etonam EKUE