Démarré vendredi à Casablanca (Maroc), le troisième Forum des journalistes africaines « Les Panafricaines » s’est achevé samedi après une ferme détermination des médias, à œuvrer pour un changement de comportement face à l’urgence climatique en 2020.
Plus de 300 journalistes africaines venues des 54 pays du continent ont pris part à plusieurs jours de rencontres et de débats très riches.
Principale thématique forte au cœur de ce forum: « Urgence climatique : les médias acteurs du changement ». Au total sept ateliers avaient permis aux Panafricaines — accompagnées d’experts — d’aborder les différentes facettes de ce thème.
Le premier atelier a traité de la thématique: « Réussir la transition énergétique de l’Afrique : enjeux et défis ». Le deuxième atelier a été organisé autour du thème « Les défis d’une gestion rationnelle des ressources hydriques ».
Le troisième atelier avait pour thème « L’agriculture durable : une économie verte pour l’Afrique ». Le quatrième a permis de traiter le thème « Impact Sanitaire des Changements Climatiques, quelle stratégie adopter ? ».
Le cinquième atelier a apporté des éléments de réponse à la question « Quel développement durable pour les villes africaines ? ».
« La gestion des déchets, levier décisif de lutte contre les changements climatiques » a été débattue lors du sixième atelier.
La boucle a été bouclée par le septième et dernier atelier qui a pris la forme d’un groupe de travail itinérant, dans l’objectif de réunir les différentes propositions émises par les Panafricaines, et de réfléchir à leur mise en application de manière effective.
Samedi, ces journalistes étaient en plénière pour la restitution des travaux, ce qui a permis aux cheffes d’ateliers, de présenter un plaidoyer en faveur de la thématique qu’elles ont choisi de porter. Soutenus par des projections de vidéos-témoins, ces plaidoyers ont permis de mettre en avant les différentes pistes d’actions privilégiées par les participantes.
Les panafricaines ont ensuite procédé à un vote électronique, afin de hiérarchiser les priorités du plan d’actions 2020.
Ce suffrage a permis de placer la thématique des « médias acteurs du changement » en tête des priorités pour l’année, avec 24 % des voix.
La nécessité de former les panafricaines
Selon Aziz Diouf (président du réseau marocain des journalistes en énergie et développement durable), l’une des premières actions à mener, c’est de former les panafricaines.
« Il ressort de l’atelier 7, que la plupart des panafricaines ne sont pas des spécialistes des changements climatiques, mais elles ont toutes senti qu’elles ont un rôle à jouer. Il faut les former sur la thématique, afin qu’elles puissent mieux connaître exactement vers quel terrain elles doivent aller », a-t-il souligné.
« Quelles que soient les recommandations formulées par chacun des ateliers organisés autour de la problématique des changements climatiques, il est essentiel que l’ensemble de ces recommandations puissent faire l’objet d’une réflexion approfondie dans leur mise en œuvre », a indiqué M.Diouf.
Selon la Banque africaine de développement (BAD), environ 20% d’Africains seront menacés par la faim d’ici à 2050 sous l’effet du changement climatique.
« La variabilité climatique et les épisodes climatiques extrêmes (inondations, sécheresses, cyclones) déclencheront des épidémies de maladies infectieuses comme le paludisme et la dengue ainsi que des diarrhées. Les bénéfices tirés des cultures agricoles pourraient chuter de 90% d’ici à 2100, les petits exploitants étant les plus touchés », souligne l’Institution financière.
‘Soyons unis, c’est l’union qui fera notre force’
« En tant que journalistes, nous affrontons les mêmes problèmes et difficultés. Nous partageons la même énergie et le même désir de faire avancer l’Afrique. Soyons unis, c’est l’union qui fera notre force », a lancé Mme Samira Sitail (membre du Comité Permanent des Panafricaines).
« Aujourd’hui », a-t-elle poursuivi, « nous sommes obligés en tant que membres de la société civile, de réussir là où les organisations politiques et gouvernementales ont échoué ».
« Notre rôle en tant que journalistes, c’est de sensibiliser les acteurs politiques (qui sont les décideurs), la société civile et toutes les personnes impliquées dans la gestion de l’eau. Nous devons aussi dénoncer ce qui ne va pas en matière de gestion de l’eau. Il nous revient aussi de faire des plaidoyers pour que toutes les localités de notre pays, ait accès à l’eau potable », a confié Diane Justine Etoumou (radio Congo Brazzaville) qui a pris part à l’atelier des défis d’une gestion rationnelle des ressources hydriques.
Notons que « Les Panafricaines » est un réseau de femmes journalistes africaines dont les membres sont issus des 54 pays du Continent.
Initié par 2M (la deuxième chaîne de télévision généraliste semi-publique marocaine) en 2017, ce réseau a pour ambition de contribuer à une plus grande responsabilité des médias africains dans le traitement des questions centrales qui intéressent les opinions publiques du continent.
Ce réseau s’assigne également comme mission de constituer une véritable force de réflexion et de proposition.
De Casablanca, Ambroisine MEMEDE