Plus de 300 journalistes africaines « Les Panafricaines » réunies ce vendredi à Casablanca (Maroc) dans le cadre de leur troisième Forum, ont affiché leur détermination à se mobiliser durant toute l’année 2020 face aux changements climatiques en Afrique.
Aujourd’hui, l’Afrique est le continent le plus vulnérable que toute autre région du monde aux changements climatiques. Ces « Panafricaines » planchent donc sur la thématique forte: « Urgence Climatique, les médias acteurs de changement ».
« Après la +migration+ l’année dernière, nous sommes sur le climat pour ce troisième forum. Nous allons nous mobiliser toute l’année 2020 », a martelé Mme Fathia Elaouni (initiatrice/ « Les Panafricaines ») à l’ouverture du Forum.
« Sur le continent africain, la femme a un rôle majeur. Nous avons la chance, au sein des panafricaines, d’avoir de véritables décideuses, des rédactrices en chef, des journalistes, des reporters, des femmes de terrain (…). Oui, le rôle de ces femmes est essentiel. Ces femmes sont des battantes et encore mieux, des guerrières », a-t-elle souligné.
« Nous sommes des médias, nous avons comme rôle et responsabilité, non seulement d’informer, mais également de sensibiliser l’opinion publique », a ajouté Mme Fathia Elaouni.
Le changement climatique représente une menace grave pour le développement durable, pour les efforts de réduction de la pauvreté et pour les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), surtout en Afrique.
Selon la Banque africaine de développement (BAD), environ 20% d’Africains seront menacés par la faim d’ici à 2050 sous l’effet du changement climatique.
« La variabilité climatique et les épisodes climatiques extrêmes (inondations, sécheresses, cyclones) déclencheront des épidémies de maladies infectieuses comme le paludisme et la dengue ainsi que des diarrhées. Les bénéfices tirés des cultures agricoles pourraient chuter de 90% d’ici à 2100, les petits exploitants étant les plus touchés », souligne l’Institution financière.
Le rôle du journaliste important dans l’éveil des consciences
Face à la situation, le rôle du journaliste est « important dans l’éveil des consciences et dans la mobilisation des acteurs », a précisé Mohamed Benyahia (secrétaire général marocain du département de l’environnement auprès du ministère de l’énergie, des mines et du développement durable) lors d’un grand débat qui a suivi le lancement officiel de ce Forum.
Pour lui, « l’information et la sensibilisation sont donc fondamentaux et essentiels, et passeront par le réseau des journalistes ».
« L’Afrique est déjà touchée par le changement climatique, mais elle n’est pas spectatrice de ce qui se passe. Elle se mobilise, mais a besoin d’aide, notamment de solidarité active entre africains, une solidarité intracontinentale et une solidarité mondiale avec les pays qui ont les ressources et qui sont en grande partie responsable des différentes émissions de gaz à effets de serre », a-t-il ajouté.
L’Afrique ne produit pourtant que 4 % des émissions mondiales de gaz à effets de serre.
Plusieurs thématiques ont été abordées lors de divers ateliers : réussir la transition énergétique, les défis d’une gestion rationnelle des ressources hydriques, l’agriculture durable…
Rappelons que samedi, « Les Panafricaines » se retrouveront pour la restitution des travaux, le vote de la charte des panafricaines, la présentation des plans d’action proposés à l’issue de chaque atelier, suivi d’un plaidoyer.
Elles vont se séparer après l’adoption du plan d’action 2020/2021.
Initié en 2017 par le Groupe 2M (la deuxième chaîne de télévision généraliste semi-publique marocaine), « Les Panafricaines » est un réseau de femmes journalistes issues des 54 pays du continent.
Leur ambition : contribuer à une plus grande implication des médias africains dans le traitement des questions centrales qui intéressent les opinions publiques du continent. FIN
De Casablanca, Ambroisine MEMEDE