Dans la capitale togolaise, plus précisément dans le quartier de Hédzranawoé, l’Ecloserie Poisson d’Afrique est une référence en matière de mise à disposition des alevins de Clarias gariepinus (silure).
En pisciculture, une écloserie est un ensemble de bacs de décantation, aménagement des bassins expérimentaux, raccordement au réseau électrique, dispositifs d’eau, des installations destinées à produire des œufs qui se transformeront en larves puis en alevins de poissons.
Après un démarrage timide très peu prometteur en 2015, l’écloserie Poisson d’Afrique a réussi petit à petit à se faire une place de choix dans le secteur piscicole togolais et arrive aujourd’hui à satisfaire sa clientèle principalement composée d’éleveurs de poissons dans la région maritime et des plateaux.
« J’ai démarré cette activité en mai 2015. Le début a été très difficile, parce que je n’avais reçu aucune formation. Toute l’année 2015, je n’ai produit aucun alevin et pourtant j’ai eu à faire beaucoup d’essais. En 2016, j’ai eu 2000 alevins qui sont restés en vie. Alors, j’ai commencé par comprendre le fonctionnement. En 2017, on en a produit beaucoup plus, que nous avons vendus. Même chose en 2018. En matière de production des alevins, je peux dire qu’aujourd’hui, je commence à mieux comprendre le fonctionnement », a expliqué Alexandre Awokou Koba (Promoteur de l’écloserie Poisson d’Afrique).
En 2019, avec l’accompagnement du Projet d’Appui au Secteur Agricole (PASA), ce dernier s’est vu offert une opportunité d’étendre son écloserie et de vendre sur place des poissons adultes pour la consommation.
« Avant la subvention du PASA, je fonctionnais sur fonds propres et ce n’est qu’en 2019, que j’ai bénéficié de cette subvention. Le projet que j’avais introduit pour pouvoir bénéficier de cette subvention, est intitulé : +Projet de la densification des activités de l’écloserie Poisson d’Afrique+, parce qu’à l’époque, je ne faisais que les silures. Mais avec ce projet, j’ai commencé par produire des alevins de tilapia. C’est un projet de consolidation de nos acquis pour profiter de nouveaux atouts et donner plus d’instance et de succès à l’activité », a précisé M.Koba.
« Grâce à la subvention, nous avons réussi à construire de nouveaux bacs pour avoir une plus grande capacité de stockage et puis, nous avons construit des bassins assez grands pour pouvoir faire du grossissement », a-t-il ajouté.
Une écloserie pas comme les autres
« En fait, notre écloserie ne fonctionnons pas comme les écloseries qui existaient déjà. Dans les anciennes écloseries, il faut passer la commande, attendre trois mois avant qu’ils ne vous livrent ce que vous avez demandé. Mais nous, nous produisons et quand quelqu’un frappe à notre porte, il peut trouver des alevins. Bien vrai, ce système comporte des risques », a déclaré le premier responsable de l’écloserie.
La célérité de la production des alevins est donc un atout pour cette écloserie qui, avec l’appui du PASA, arrive aujourd’hui à laisser grandir les alevins invendus directement pour la consommation de la population et ceux qui aiment du poisson local.
« Le projet PASA a permis aujourd’hui à ce que nous puissions avoir de gros bassins qui nous permettent de laisser grandir les invendus d’alevins. Ça veut dire que ça sécurise beaucoup plus l’option que nous avons retenu », a souligné M. Koba.
Production d’alevins, un travail minutieux pour obtenir de bons résultats
« Nous avons démarré avec la production des alevins de clarias. C’est une espèce de poisson qui ne se reproduit que dans son environnement naturel. Du coup, il faut faire ce qu’on appelle l’insémination artificielle qui consiste à tuer le mâle et à prélever dans sa tête, l’hypophyse qui permet de faire une injection. Après avoir prélevé l’hypophyse dans un seringue, on l’écrase, on y ajoute du liquide physiologique qu’on injecte à la femelle pour lui donner le signal de libérer ses ovules », expliqué M. Koba.
Aujourd’hui, M. Koba pense à s’équiper en matériels pour mesurer la salubrité de l’eau, vérifier les composés nitrés de l’eau, les stérilisateurs UV et aussi couvrir les bassins pour éviter la production de phytoplanctons, dû à l’exposition de l’eau au soleil.
Comme Awokou Koba, plusieurs jeunes entrepreneurs ont bénéficié de l’appui du PASA afin de booster leurs activités et renforcer la renforcer la disponibilité des produits locaux. En pour le responsable de Poisson d’Afrique, la vente des poissons produits au Togo connait une remarquable évolution. FIN
Chrystelle MENSAH / Bernadette AYIBE
Savoir News, membre de la plateforme de médias Bouge avec le 228 pour la promotion de la consommation locale