Le général Yark Damehame (ministre de la sécurité) a invité les partis politiques à « éduquer » leurs militants, suite à l’agression d’un militant d’un parti de l’opposition sur trois journalistes, à la sortie d’une émission sur une radio privée à Lomé.
Jérôme Sossou, Elom Kpogo et Joseph Gada ont été agressés par un individu mal intentionné — se réclamant de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC, opposition) de Jean Pierre Fabre, candidat à l’élection présidentielle du 22 février 2020 — à la sortie d’une émission débat à Radio Kanal FM.
L’agresseur leur avait reproché d’avoir fait des analyses désobligeantes à l’encontre de son leader politique, qualifiant la tenue de sa conférence de presse tenue mardi de « comédie ».
« Nous demandons aux politiques d’éduquer leurs militants. Nous appelons au sens de responsables de tous, afin que cette élection se déroule dans la paix », a déclaré Le général Yark, lors d’une réunion du comité de suivi de l’élection.
Le ministre a une fois encore rappelé : « Le gouvernement a mis en place la Force Sécurité Election Présidentielle (FOSEP) pour accompagner le processus ».
« Si on a besoin de la sécurité, cette force est là pour accompagner les manifestations politiques durant la campagne électorale », a-t-il souligné.
Mais le général a averti : Pendant la campagne électorale, les manifestations pacifiques publiques (meetings et marches…), qui n’entrent pas dans le cadre de la campagne électorale sont interdites.
Plusieurs organisations professionnelles des journalistes sont aussitôt montées au créneau, condamnant cet acte de violence.
Dans un communiqué, l’Observatoire Togolais des Médias (OTM), a condamné « avec la dernière rigueur cet acte incivique d’une époque moyenâgeuse ».
« Le journaliste est libre de faire ses analyses dans l’exercice de sa profession dans le respect strict des opinions et surtout des règles éthiques et déontologiques régissant la profession », a rappelé l’Observatoire., saluant « la promptitude des forces de sécurité pour avoir garanti l’intégrité physique des confrères pris à partie par cet individu mal intentionné ».
Il demande « instamment aux responsables des formations politiques d’éduquer et de sensibiliser leurs militants sur la liberté d’expression qui veut que le journaliste ne soit pas inquiété ou un ennemi à abattre à cause de ses analyses, opinions ou critiques sur n’importe quel sujet, un leader ou parti politique ».
De son côté, le Conseil National des Patrons de Presse (CONAPP) demande l’ouverture d’une « enquête », afin « d’identifier et punir conformément à la loi en vigueur, l’individu auteur de l’agression ».
Rappelons que la présidentielle est prévue le 22 février au Togo. Sept candidats dont le président Faure Gnassingbé sont en lice pour ce scrutin. FIN
Junior AUREL