Les boulangères et boulangers de la région des Plateaux-ouest (Agou, Kpélé et Kloto), ont entamé lundi à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), une formation d’une dizaine de jours sur les nouvelles techniques de fabrication de pain à partir de l’utilisation des produits locaux.
Ils sont également appelés à maîtriser la pratique de l’hygiène alimentaire, ainsi que sur les notions de gestion.
Initié par l’Association Bâtissons la Cité (ABC), ce projet est réalisé par l’ONG Brigade pour l’Action Rurale au Togo (BRACRU-Togo) grâce au financement du Fonds National d’Apprentissage, de Formation et de Perfectionnement Professionnel (FNAFPP).
L’objectif est d’inculquer aux boulangères et boulangers une nouvelle manière de faire qui diffère de ce qu’ils ont l’habitude de faire et d’y introduire aussi les produits locaux.
Les participants seront répartis en deux groupes. Chaque groupe suivra une formation de cinq jours sur la gestion des activités génératrices de revenus et l’importance de l’entrepreneuriat (leurs activités peuvent déboucher aussi sur une entreprise susceptible d’embaucher des gens et diminuer le chômage). Ils seront formés aussi sur l’importance de l’hygiène dans la fabrication du pain afin d’offrir aux clients des produits sains.
Après cette série de formation théorique, ils vont passer à la pratique où il leur sera enseigné comment utiliser les produits locaux (le maïs, le sorgho, le mil, le soja, riche en protéine indispensable dans l’alimentation) pour fabriquer du pain sas pour autant dépendre trop du blé importé. Les participants apprendront aussi comment utiliser d’autres produits qui vont leur permettre de diminuer ou de supprimer l’utilisation de certains produits chimiques dans la fabrication du pain.
Ils seront aussi renseignés sur comment gérer leur entreprise, c’est-à-dire comment tenir leur compte d’exploitation, comment monter un budget et comment faire pour accéder aux crédits bancaires et une fois le crédit reçu comment le gérer ?
Le secrétaire général de la préfecture de Kloto, Sogoyou Békéyi, a relevé l’importance de l’artisanat dans le développement d’un pays.
Il a fait référence à l’Allemagne pour mieux appréhender l’artisanat qui y occupe une place privilégiée.
Pour lui, renforcer les capacités des boulangères et boulangers est un sujet important, précisant que tout ce qui touche à l’alimentation d’une population doit être géré avec parcimonie.
« La bonne santé d’une population est toujours conditionnée par sa bonne alimentation », a-t-il souligné.
Aussi, a-t-il dénoncé le comportement des boulangers et boulangers, qui pour des raisons de profits et de gain facile s’éloignent-ils des anciens pratiques de fabrication de pain.
« Les hommes et femmes de ma génération ne se retrouvent plus dans le pain qui est sur le marché. Le pain que nous trouvons sur le marché a un goût et une saveur totalement dénaturé », a-t-il fait comprendre aux fabricants de pain, les invitant à plus de responsabilité.
Il a souhaité que les autorités recadrent les boulangers dans leurs pratiques et invité ces boulangers et boulangères à comprendre que ces pratiques malsaines ne les enrichissent pas, mais au contraire les appauvrissent, parce que les clients soucieux de leur santé vont de jour en jour être moins nombreux à consommer leurs pains.
Il les a exhortés à faire recours aux anciennes pratiques avec l’utilisation des produits bio qui sont propres à la consommation.
La responsable service Communication et Relations publiques, Mme Thérèse Kwaku-Gaba a relevé les raisons qui ont poussé le FNAFPP a financé cette formation. Il s’agit dit-elle de la polémique qui fait état de l’utilisation du formol en lieu et place du sucre dans la fabrication du pain, la méconnaissance de beaucoup de techniques dans le processus de sa fabrication à base de produits locaux ainsi que des substances conventionnelles recommandées.
Elle a demandé aux participants de faire en sorte qu’au sortir de cet atelier et dans l’application des techniques, on ressente du changement et l’innovation symboles de l’attente des objectifs de l’association.
Mme Thérèse Kwaku-Gaba les a rassurés de la disponibilité du FNAFPP à œuvrer à leurs côtés chaque fois que des initiatives aussi vitales que pertinentes comme celles leur seront soumises.
Le président de l’Association Bâtissons la Cité Tsèvi Ti-Didar Kossi Mawuli justifiant cette formation, a indiqué le bien-être des populations passe par ce qu’elles consomment et par conséquent sa nourriture doit faire l’objet d’attention particulière.
Il a remercié le FNAFPP pour son appui financier et l’ONG BRACRU pour la qualité de ses prestations dans la transformation des produits locaux. FIN
De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE