Trois militaires nigériens et quatorze « terroristes » ont été tués lundi dans une attaque contre un camp de l’armée dans la région de Tahoua (ouest), proche du Mali, a indiqué mardi soir le ministère nigérien de la Défense.
« Le bilan provisoire de l’attaque est le suivant: côté ami, trois militaires tués, quatre blessés. Côté ennemi: quatorze terroristes tués, plusieurs autres blessés », précise le ministère de la Défense dans un communiqué lu à la télévision d’Etat.
Une source sécuritaire avait rapporté lundi l’attaque à l’AFP, faisant état d’un soldat tué et de l’emploi d’une voiture piégée.
Selon le ministère de la Défense, l’attaque, qui a visé lundi à 6H30 locales (5H30 GMT) le poste militaire d’Agando dans la région de Tahoua, a été menée « par des terroristes lourdement armés à bord de douze véhicules 4X4 ».
« Après plus de deux heures d’intenses combats, la riposte énergique de nos forces de défense et de sécurité a permis de repousser l’attaque et de mettre en déroute les assaillants qui se sont exfiltrés vers un pays voisin » (le Mali), selon le communiqué.
« Un véhicule bourré d’explosifs a été saisi. Des armes et des munitions ont été récupérées » par l’armée nigérienne.
« Des opérations de poursuite et de ratissage sont actuellement en cours pour rattraper et neutraliser les éléments ayant perpétré l’attaque », toujours selon le communiqué.
Mardi, le conseil des ministres a « prorogé pour une période de trois mois » l’état d’urgence décrété depuis 2017 dans plusieurs départements de Tillabéri et de Tahoua pour tenter de juguler les raids « terroristes ».
Cette mesure accorde des pouvoirs supplémentaires aux forces de sécurité sur les théâtres des opérations, dont celui d’ordonner des perquisitions de nuit comme de jour dans un domicile. En outre, elle limite les mouvements des personnes, des motos et des voitures dans les espaces concernés.
Le nord de la région de Tahoua et la région voisine de Tillabéri sont devenues très instables en raison des fréquentes attaques de jihadistes et d’hommes armés venus du Mali proche.
Depuis octobre, il est formellement interdit aux organisations humanitaires de se rendre dans certaines zones sans escorte militaire.
Le Sahel fait l’objet d’attaques jihadistes de plus en plus fréquentes depuis les premières violences dans le nord du Mali en 2012.
La très forte présence militaire nigérienne, française et américaine n’a pas permis de mettre fin aux attaques jihadistes de plus en plus audacieuses dans cette vaste zone aux frontières poreuses.
SOURCE : AFP