Les partenaires financiers et techniques du Togo ont été mieux informés ce mardi à Lomé, sur les objectifs de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (CIPD) prévue du 12 au 14 novembre à Nairobi (Kenya), 25 ans après les assises du Caire.
La rencontre a été animée par Damien Mama (Coordonnateur résident du système des Nations Unies au Togo) et Mme Josiane Yaguibou (Représentante résidente de l’UNFPA au Togo) dans un grand hôtel de la capitale togolaise.
Organisée par le gouvernement du Kenya, le Royaume du Danemark et le Fonds des Nations Unie pour la Population (UNFPA), cette rencontre de haut niveau permettra de faire le point des progrès accomplis depuis la conférence Caire de 1994 et aussi, permettre aux États et aux partenaires, de se réengager à nouveau sur les questions de santé sexuelle et de la reproduction.
Au total 179 gouvernements avaient pris part à la rencontre du Caire pour parler — pour la première fois — des questions de santé de la reproduction, afin qu’elles soient mises au centre de la problématique du développement en général. Et un plan d’actions (« promesse du Caire ») a été adopté le 13 septembre à l’unanimité par les 11.000 participants et comprend 16 objectifs. Sur l’ensemble de ces objectifs, trois ont été au centre du mandat de l’UNFPA : égalité entre les sexes et la promotion des femmes, les droits et santé en matière de reproduction et la santé, morbidité et mortalité.
« Le sommet de Nairobi, sera l’occasion de faire le bilan de 25 ans de mise en œuvre des engagements par chaque gouvernement. Cette rencontre de haut niveau est une plateforme qui permettra aux participants de discuter et d’échanger, et aussi de convenir des actions visant à accélérer ces promesses. Il ne s’agit plus de refaire une série de promesses 25 ans plus tard (surtout que les objectifs n’ont pas été tous atteints. Il s’agira de convenir de comment accélérer la promesse qui a été faite par chacun de ces gouvernements », a expliqué la Représentante résidente de l’UNFPA au Togo devant les partenaires financiers et techniques.
« Les participants vont échanger sur trois objectifs spécifiques : réaffirmer l’engagement politique en faveur du plan d’actions du Caire à l’horizon 2030, faire en sorte que les objectifs soient atteints individuellement. Il y aura également une plateforme pour que les gouvernements puissent prendre l’engagement politique et financier fort pour accélérer la mise en œuvre des engagements pris depuis 25 ans », a précisé Mme Josiane Yaguibou.
Togo : « Beaucoup de progrès », les engagements pris dévoilés
Le Togo a réalisé « beaucoup de progrès » depuis le sommet du Caire, a affirmé la Représentante résidente de l’UNFPA au Togo.
« Et nous nous réjouissons de ces progrès. Mais il y a encore du chemin à faire », a renchéri le coordonnateur résident du système des Nations Unies au Togo.
Au Togo, des progrès ont été enregistrés pour faire reculer la mortalité maternelle, pour faire reculer la mortalité néonatale, pour qu’il y ait un plus accès à la planification familiale, mais aussi pour que les femmes et les filles soient mieux protégées contre les violences.
Malheureusement, beaucoup d’insuffisances et de défis persistent, malgré les efforts fournis par l’État togolais.
En 25 ans de mise en œuvre des engagements pris au Caire, la prévalence contraceptive (accès aux méthodes contraceptives) a augmenté de plus de trois fois : de 7% à 21%.
Des avancées ont été enregistrées en matière de fécondité. En 1994, les femmes avaient environ 6,4 enfants. Aujourd’hui, la fécondité a diminué : un peu moins de 5 enfants par femme.
La mortalité maternelle a aussi diminué. Elle est passée de 478 pour 100.000 naissances vivantes en 1998 à 401en 2019. Le Togo est encore loin des Objectifs de développement durable qui promettent 70 décès pour 100.000 naissances vivantes.
Par rapport à tous ces défis, le gouvernement togolais a pris des engagements, qui seront présentés à Nairobi pour accélérer ses promesses de 1994.
« L’accouchement sera gratuit dans toutes les formations sanitaires du Togo d’ici 2021. Il est prévu le recrutement de 100.000 sages-femmes sur l’ensemble du pays d’ici l’an 2030 », a dévoilé Mme Josiane Yaguibou.
« Concernant les violences basées sur le genre, le Togo a promis ratifier la convention sur l’élimination de toutes formes de violences à l’égard des femmes. S’agissant des grossesses en milieu scolaire, le gouvernement togolais entend initier une loi spécifique qui protège la jeune fille à l’école », a ajouté la Représentante résidente de l’UNFPA au Togo.
Notons que L’UNFPA est l’agence de développement des Nations Unies qui s’investit en faveur des droits en matière de santé sexuelle et reproductive et promeut un véritable planning familial.
Cette agence onusienne est un des acteurs les plus importants pour la mise en œuvre du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD), adopté au Caire en 1994. FIN
Junior AUREL