Le Togo, petit pays de l’Afrique de l’ouest, a été récompensé de deux prix pour son leadership dans l’éradication de la Filariose lymphatique, a appris jeudi l’Agence Savoir News de source officielle.
Les actions et les efforts du Programme National d’Élimination de la Filariose lymphatique mis en place par les autorités sanitaires togolaises sont enfin couronnés de succès, le pays ayant été récompensé ce 16 octobre du prix Global Alliance to Eliminate Lymphatic Filariasis (GAELF) pour avoir éradiqué depuis 2017 la Filariose lymphatique de son territoire.
Premier pays d’Afrique subsaharienne à avoir relevé ce défi de santé publique, il est également le premier récipiendaire du Prix d’élimination de la Filariose lymphatique (Prix Mectizan).
La cérémonie de remise de prix s’est déroulée à l’hôtel du 2 février en présence des membres du gouvernement notamment Mme Victoire Tomegah-Dogbé, Directrice de cabinet du chef de l’Etat, des ministres Moustafa Mijiyawa, Christian Trimua, Kossivi Egbetognon, Olatokoun Wonou, Tchabinandi Kolani Yentchare, ainsi que du comité des experts Mectizan et des partenaires techniques du Togo.
Transmise par piqure de moustique, la filariose lymphatique est une maladie parasitaire et endémique dans 73 pays dans le monde. On estime à près de 120 millions le nombre de personnes infectées par la maladie dont 40 millions présentent des complications.
La filariose lymphatique constitue d’ailleurs la deuxième cause d’handicaps physiques dans le monde de par ses complications que sont l’éléphantiasis et l’hydrocèle.
La maladie est due à trois types de filaires lymphatiques : Wuchereria bancrofti, Brugia malayi ou Brugia timori qui sont transmises par plusieurs genres de moustiques: l’Anopheles, l’Aedes, Culex et Mansonia.
Interdit de baisser la garde
Si le Togo peut pousser un soupir de soulagement pour être parvenu à éradiquer cette maladie tropicale, il ne doit pas pour autant baisser sa garde.
« Il faut maintenir cet élan et à mettre en place des systèmes de surveillance pour pouvoir détecter à temps des signes de recrudescence afin de mettre en œuvre les actions nécessaires », a exhorté Dr Yao Sodahlon (Directeur du Mectizan Donation Program).
Il a également invité le Togo à poursuivre les efforts pour relever un second défi de taille, celui de l’éradication de l’onchocercose encore appelé la « cécité des rivières ».
Pour sa part, Moustafa Mijiyawa (ministre togolais de la santé) a remercié les divers partenaires pour l’appui considérable qu’ils portent au Togo avant de relever que les efforts se poursuivront, eu égard à l’importance capitale que le gouvernement accorde à la santé à travers le volet sanitaire du Plan National de Développement.
Il a également révélé que le Togo a déjà soumis les dossiers pour validation de l’élimination de la maladie du sommeil et du Trachome.
Notons que le Togo — un des 34 pays répertoriés comme endémiques sur le continent — avait fait l’objet d’une cartographie de l’OMS entre 1998 et 2000. 8 districts sur les 40 que compte le pays avaient été alors identifiés et des actions concrètes (distribution de masse d’antiparasitaires, campagnes chirurgicales, surveillance renforcée) avaient été amorcées par le gouvernement entre 2000 et 2016, dans le cadre d’un Programme National (PNEFL). FIN
Junior AUREL