Des psychiatres togolais résident en France et leurs collègues du Togo regroupés au sein de l’association Santé Mentale Développement Togo (SMDT), ont bouclé dimanche à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), trois jours de consultations foraines au cours desquelles, plus de 200 patients souffrant de maladie mentale ont été consultés et traités, a constaté l’Agence Savoir News.
Cette activité a été menée en collaboration avec le Centre Hospitalier Esquirol de Limoges en France, un hôpital psychiatrique.
L’objectif de cette consultation qui est à sa quatrième étape, après Sokodé, Dapaong, Atakpamé et Kpalimé depuis 2015, est d’aider à diagnostiquer les malades mentaux, assurer leur prise en charge et de mobiliser la société civile à travers un plaidoyer, pour diminuer la stigmatisation des malades mentaux et augmenter les capacités des familles à travers des associations pour accompagner le malade mental.
Il s’agit aussi par ces interventions, d’aider le Togo à obtenir des données épidémiologiques sur la maladie mentale dans la population en général.
Il a été question également par ces actions en faveur des populations de l’intérieur du pays, d’essayer de faire sortir les malades mentaux de l’ombre et d’informer les familles, qu’il existe des unités qui prennent en charge ces maladies auprès des formations sanitaires et qu’elles ne doivent pas garder leurs malades à la maison.
Au cours de cette mission foraine, les médecins après consultation des affections telles que des dépressions, des psychoses, des épilepsies, des comportements anormaux, des retards mentaux de l’enfant, ont donné un traitement pour un mois, après lequel, le malade est invité à revenir voir le chargé de la santé mentale au CHP de Kpalimé pour la poursuite du traitement.
Au cours de ces consultations, les familles et accompagnants des malades ont été sensibilisés et conscientisés sur la maladie mentale et informés également de l’existence d’une unité de dépistage, de diagnostic, de traitement et de prise en charge au CHP de Kpalimé. Ces malades sont aussi référés auprès des spécialistes à Lomé en cas de besoin.
Dans le cadre de cette mission, les médecins ont fait quelques jours avant, le tour de plusieurs établissements de la ville, où ils ont sensibilisé des milliers d’élèves sur la santé mentale, le bien-être psychique avec la nécessité d’entretenir cette santé mentale à travers des activités de loisirs, une hygiène de vie, une bonne alimentation, un non usage des substances psychoactives.
Au cours de ce périple, les praticiens de la santé mentale, ont informé les scolaires de l’existence dans toutes les formations de référence, des unités psychiatriques de santé mentale où des traitements et des prises en charges se font.
A l’occasion, le chef de la délégation, Pr. Nubukpo Philippe (Psychiatre des Hôpitaux, Addictologue Psychothérapeute, Médecin responsable de Pôle au Centre Hospitalier Esquirol de Limoges en France) a rappelé aux familles que, la maladie mentale n’est pas comme les autres maladies telle que le paludisme, c’est plutôt une maladie chronique qui se traite à vie.
Il les a informés qu’il est nécessaire et important, de dédramatiser la maladie, d’éviter de dire que c’est de la sorcellerie, mais que c’est tout simplement une maladie qu’il faut prendre en charge par des traitements appropriés.
Le Professeur a attiré l’attention de la population qui considère à tort très souvent que la maladie mentale, est une folie. Or, la folie dit-il, c’est l’étape extrême de la maladie mentale, qui a évolué pendant longtemps, c’est pourquoi, il les a conseillés une prise en charge rapide et efficace dès les premiers signes de la maladie.
Dans la maladie mentale, précise-t-il, il y a des gammes, rappelant que tous, nous sommes susceptibles un jour dans notre vie d’avoir une maladie mentale. «La maladie mentale est une maladie qui entraîne une perte de productivité importante», a-t-il ajouté.
Il a également invité les familles à éviter d’enchaîner le malade mental, l’enchaîner, c’est le déshumaniser.
« Lorsqu’un malade mental est agité, il y a plusieurs moyens de résoudre cette agitation. Il suffit de le conduire à l’hôpital où des soins appropriés lui seront administrés pour le calmer », a prodigué Pr. Nubukpo. FIN
De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE