Comment faire pour créer un environnement protecteur aux enfants auteurs d’infractions?: question est au centre d’un atelier de deux jours qui réunit depuis jeudi à Kara (environ 420 km au nord de Lomé), des leaders communautaires, a constaté l’Agence Savoir News.
Thème retenu pour cette rencontre: « rôle des chefs traditionnels, des CDQ, des CVD, et des leaders religieux, pour leurs contributions effective en vue de créer un environnement protecteur aux enfants auteurs d’infraction ».
Cette formation — initiée par Creuset-Togo avec l’appui technique et financier de Kindermissionswerk — est une belle occasion pour ces acteurs communautaires de débattre, d’une part sur la manière dont il faut agir vis-à-vis des enfants auteurs des infractions (étant donné qu’ils sont avant tout des êtres immatures et donc très vulnérables) et d’autre part comment agir vis-à-vis d’eux en sachant qu’ils ont un avenir qui ne doit pas être gâché juste pour une infraction qu’on peut qualifier de mineur.
Ainsi pendant deux jours, plusieurs modules seront abordés: la gestion des délits mineurs au niveau communautaire dans une démarche de médiation pénale en collaboration avec les systèmes de dénonciation, la collaboration avec la justice, la psychologie de l’enfant en conflit avec la loi, comment l’accusation de sorcellerie peut conduire à une enfance délinquante etc.
Dans son intervention, Bruno MOUKPE (directeur exécutif de Creuset-Togo) a fait savoir aux chefs traditionnels « qu’au-delà de leur rôle de garant des us et coutumes, ils sont de véritables acteurs de défense des droits humains en général et en particulier les enfants dans leurs localité ».
« Dans plusieurs communautés de la région de la Kara, certains enfants pour des raisons diverses se retrouvent dans la rue et déambulent encore dans les marchés, les lieux publics et sur les dépotoirs. Et dans leurs efforts de recherche de moyens de survie, ils commettent des larcins et sont conduits d’abord vers les vestibules ensuite à la police. Ce qui n’est pas sans conséquence », a-t-il souligné.
Pour Juste Nimnora (assistant juridique à Creuset-Togo), « il est question d’amener les chefs traditionnels à accorder des alternatives à l’emprisonnement aux enfants en infraction, car les procédures pénales sont traumatisants pour les enfants qui sont des êtres vulnérables ».
Dans son d’ouverture des travaux, le Préfet de la Kozah, le colonel Bakali Badibaou a dénoncé « l’irresponsabilité de certains parents qui poussent les enfants dans la rue ».
Il a exprimé sa gratitude à Creuset-Togo et ses partenaires techniques et financiers pour le travail abattu depuis plusieurs années avant d’inviter les participants à se donner à fond pour la réussite de cet atelier. FIN
De Kara, Peter MALOUMBA