La Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et les Nations Unies organisent du 10 au 12 septembre à Accra (Ghana), une conférence de haut niveau sur la prévention et l’atténuation des violences en période des élections.
Pour en savoir plus, notre envoyé spécial a approché Monsieur Francis Gabriel OKE, Chef Division Assistance Électorale à la CEDEAO et Secrétaire Permanent du Réseau des structures nationales de gestions des élections (RESAO)
Question: Prévenir et atténuer les violences en période des élections en Afrique de l’ouest, une urgence ou une nécessité ?
Réponse: A l’heure de la mondialisation, seuls les pays stables peuvent s’atteler à la tâche de création de la richesse et il est évident que sans paix et stabilité politique il ne peut y avoir aucun développement. Or, aujourd’hui le premier facteur d’instabilité dans la sous-région ouest africaine c’est des élections contestées. A ce titre, l’on peut dire que la prévention des violences électorales est en même une urgence et une nécessité au vu du retard de développement qu’accusent la plupart des pays de la sous-région.
En organisant la conférence d’Accra justement sur la thématique, quel est le but visé ?
En organisant la réunion d’Accra, le but vise par la CEDEAO et les Nations unies est de permettre aux représentants de chaque État membre de partager son expérience en matière de gestion de violence électorale. Certains États membres ont su gérer les violences pour organiser des élections acceptables d’autres n’ont pas maitrisé ces violences. Donc toutes ces expériences sort partagées par les participants pour en tirer leçons. Surtout que l’année 2020 connaîtra six élections présidentielles, nous prenons consciences des défis, c’est pour cela que nous offrons cette plateforme pour échanger les expériences dans ce domaine.
La division assistance électorale que vous dirigez à la Commission de la CEDEAO s’emploie toujours à des élections paisibles et crédibles en Afrique de l’ouest. Quelles sont vos recettes?
A la Division d’assistance électorale nous avons compris qu’il y a des compétences électorales dans la sous-région et nous nous attelons toujours à mettre ces compétences à la disposition des OGE afin de leur permettre d’organiser des élections crédibles. C’est justement à ce titre que nous avons facilité la création du RESAO comme plateforme d’échange des bonnes pratiques et de renforcement des capacités des OGE des États membres de la CEDEAO. Nous menons aussi un plaidoyer auprès des autorités politiques afin de les amener à mettre les moyens nécessaires à l’organisation de scrutins crédibles.
Quelles sont les parties prenantes à cette rencontre d’Accra ?
A Accra, nous aurons des participants représentants les différentes commissions électorales des États membres, des organisations de la société civile sous régionales, des experts électoraux spécialisés dans la gestion des risques, des fonctionnaires de la division assistance électorale de la CEDEAO, des représentants de la division assistance électorale des nations unies, des fonctionnaires du bureau des nations unies pour l’Afrique de l’Ouest, des spécialistes de médias et la présidente de la Commission Électorale du Ghana sans oublier le Représentant Résident du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) au Ghana.
Quel doit être le rôle des médias et de ses acteurs dans la prévention et l’atténuation des violences électorales en Afrique ?
Le rôle des médias est simple: informer les populations sur le processus électoral de manière responsable et éviter d’envenimer les débats politiques. Ils ont aussi pour rôle de sensibiliser les populations sur le processus électoral, l’importance du vote et surtout d’éducation civique électorale. Pour ce faire, il faudra des experts médias spécialisés sur cette question.
Un message particulier à l’endroit des OGE pays, des gouvernements et de la Société civile?
Le seul message que je porte aux OGE, aux Gouvernements et à la société civile est que chaque structure joue son rôle en mettant l’intérêt national en priorité. Que les membres des organes de gestion des élections se rappellent de leur serment et fassent preuve d’intégrité et que les gouvernants donnent les moyens à temps aux OGE afin de leur permettre de planifier car les élections s’organisent à base de chronogramme. Dès lors qu’une rubrique du chronogramme a du retard l’impact se ressent sur les activités à suivre. Enfin que la société civile joue son rôle de mise en œuvre de programme de sensibilisation à la paix et encourage les gagnants et les perdants à savoir que l’essentiel est que le pays soit gagnant. FIN
Propos recueillis par Crédo TETTEH (envoyé spécial à Accra)