Des agents vulgarisateurs et des producteurs leaders de la région de plateaux-ouest ont entamé vendredi à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), une formation de deux jours sur la connaissance, les méthodes de lutte et outils de gestion de la chenille légionnaire d’automne, a constaté l’Agence Savoir News.
Cette activité s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet OSRO/TOG/901/AF d’aide d’urgence de la Banque africaine de développement (BAD) pour la lutte contre l’invasion de la chenille légionnaire d’automne, Spodoptera frugiperda au Togo, exécuté par l’Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation (FAO).
Ce projet entend contribuer à lutter contre l’invasion de la chenille légionnaire d’automne et de réduire les pertes de production de maïs, de riz et de maraîchage et ce, afin de renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations du Togo.
Initiée par le ministère de l’Agriculture, de la Production animale et Halieutique à travers la direction de la protection des végétaux, cette rencontre a reçu l’appui technique et financier de l’Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation (FAO).
Cette rencontre permettra de renforcer les capacités des agents de terrain de l’Institut de Conseil et d’Appui Technique (ICAT) et des producteurs agricoles leaders dans la connaissance et la lutte contre la chenille légionnaire d’automne.
La rencontre vise également à former ces agents vulgarisateurs et agriculteurs leaders sur la connaissance et les méthodes de lutte contre la Chenille Légionnaire d’Automne et à les initier à l’utilisation de l’application FAMEWS et KOBO pour la conduite des enquêtes sur l’incidence de la chenille légionnaire d’automne
Pendant les deux jours les agents vulgarisateurs et agriculteurs leaders suivront des présentations en vidéo projecteur sur : les généralités sur les insectes ravageurs du maïs au Togo et reconnaissance de la chenille légionnaire d’automne, Spodoptera frugiperda, les résultats de la prospection sur le ravageur dans la région maritime en 2017, la synthèse des travaux de recherche au Togo sur la chenille légionnaire d’automne, l’évaluation des taux d’infestation et connaissance des seuils d’intervention et la gestion intégrée de la chenille légionnaire d’automne.
Ces présentations porteront également sur l’initiation à l’application FAMEWS et KOBO pour la surveillance et la lutte contre la chenille légionnaire d’automne et les outils mis en œuvre par la FAO pour le suivi et la gestion de la chenille légionnaire d’automne et l’installation de l’application FAMEWS sur les portables android des participants.
Ils feront également des travaux pratiques sur le terrain avec l’utilisation de l’application FAMEWS et la présentation sur la plateforme globale de la FAO.
Le chef division Organismes nuisibles et quarantaine phytosanitaire à la direction de la protection des végétaux (DPV), Bassimbako Hadah a rappelé aux producteurs que la production de maïs ne se lime pas seulement à la lutte contre les mauvaises herbes, mais qu’il faut faire attention à cette nouvelle chenille qui vient de faire son apparition et détruit les champs de maïs, de riz et de mil. Il leur a demandé par conséquent de surveiller leur champ et surtout les jeunes plants de maïs qui sont très vulnérables.
Cette chenille dit-il, se cache dans l’entonnoir des nouvelles feuilles, détruisant ainsi les jeunes plants.
Parlant des méthodes de lutte, il a mis l’accent sur l’utilisation des insecticides, mais aussi des extraits des plantes tels que le neem.
Le chargé de Programme à la FAO, Djiwa Oyétoundé, a souligné que la chenille légionnaire d’automne apparue en 2016 est vraie et réelle, précisant que l’État et ses partenaires ont mis en place des mesures idoines pour mener cette lutte.
Aussi, a-t-il appelé les agricultures à respecter les consignes pratiques et les conseils des techniciens qui vont leur être donnés.
Il leur a interdit l’utilisation massives des produits chimiques, précisant que la solution, c’est une lutte intégrée.
« Nous ne devons pas vouloir lutter contre la chenille et créer d’autres problèmes de santé à nos populations qui vont consommer les produits agricoles qui nous allons produire. La lutte contre la chenille est préoccupante, mais on ne peut venir à bout de la chenille que par une lutte intégrée qui minimise l’utilisation des pesticides », a mis en garde M. Djiwa.
La chenille légionnaire d’automne Spodoptera frugiperda J.E. est un des ravageurs de l’ordre des Lépidoptères qui se nourrit en grand nombre de feuilles et de tiges de plus de 80 espèces végétales (CABI, 2017).
Elle cause des dommages aux graminées comme le maïs, le riz, le sorgho, la canne à sucre, mais aussi d’autres légumes et le coton.
Ce ravageur a été signalé pour a première fois en Afrique en 2016 où il cause des dommages importants aux cultures de maïs.
Au Togo, il a été signalé en avril de la même année et s’est répandu sur toute l’étendue du territoire au cours de la campagne agricole, causant d’importants dégâts au maïs. FIN
De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE