« Les sources de tension ou de risques de violence proviennent des enjeux mêmes du processus électoral, de la contestation de l’Organe de Gestion Électorale (OGE), de l’intolérance politique avec à la clé des discours incendiaires laissant place à des affrontements entre majorité et opposition », a affirmé mardi à Abuja, le général Siaka Sangaré (président du Réseau des Compétences Électorales Francophones et Délégué Général aux Élections au Mali).
Ce dernier participe à la conférence régionale sur la sécurité électorale dans les États Membres de la CEDEAO, ouverte mardi à Abuja et qui prendra fin ce mercredi.
Cette conférence vise notamment à partager les meilleures pratiques régionales et internationales en matière de sécurité électorale et de prévention de la violence, à identifier les tendances courantes en matière de violence électorale et à élaborer des stratégies régionales d’atténuation et de prévention de la violence électorale.
Dans la région ouest-africaine, auparavant marquée de coups d’État et de contrecoups d’État, les élections restent le seul instrument de transfert pacifique du pouvoir dans une institution démocratique. Bien que les élections en elles-mêmes ne soient pas intrinsèquement des sources de violence, elles peuvent, cependant, exacerber les tensions politiques, ethniques, régionales et religieuses et déboucher sur la violence, surtout si elles ne sont pas menées dans un cadre institutionnel approprié.
Sur le continent africain et surtout dans la région ouest africaine, les élections sont encore sources de violence et de conflits, malgré les efforts des parties prenantes et surtout de la Division de l’Assistance Électorale (EAD) de la CEDEAO, créée en 2006 et dirigée par Francis OKE qui travaille au renforcement des capacités des Organes de Gestion Électorale (OGE) pour une gestion efficace des processus électoraux afin de se conformer aux meilleures pratiques internationales.
Deux sources de tension ou de risques de violence
Recherchant et analysant les facteurs de violences en période électorale dans nos pays africains, le Général Siaka Sangaré relève deux catégories de sources de tension ou de risques de violence : les risques liés à l’environnement (national et international) et les risques liés à la mise en œuvre du processus électoral dans nos pays.
Pour remédier à ces risques, cet expert en matière électorale suggère la création d’un cadre de concertation, les accords politiques, l’élaboration et l’adoption de code de bonne conduite et la médiation internationale. Outre les facteurs politiques, il est important d’insister sur le contexte sécuritaire.
Selon le Général Sangaré, les menaces de violence sont également l’œuvre de bandits armés et trafiquants de drogue, de la recrudescence de la criminalité et de la circulation des armes légères.
Comme mesures préventives, il préconise un recueil de renseignements, la mise en place d’un dispositif sécuritaire approprié et la sensibilisation des citoyens.
Abordant les risques liés à la mise en œuvre du processus électoral, le Général Siaka Sangaré a relevé que, lorsque le cadre juridique est tronqué et le corps électoral déformé, cela débouche sur la contestation de la liste électorale et évidement les manifestations des non-inscrits.
« Une mauvaise organisation du scrutin constitue une source de contestation des résultats et une auto-proclamation du vainqueur des candidats », a-t-il souligné.
Ce dernier suggère à cet effet, une bonne organisation par le respect des normes internationales.
Une bonne organisation des élections passe aussi par l’existence d’un dispositif fiable de traitement du contentieux et d’un dispositif sécuritaire adapté à la situation, afin d’éviter les manifestations décrues et la contestation des résultats définitifs lorsqu’on se retrouve dans le cas de mauvais traitement du contentieux électoral. FIN
D’Abuja, Crédo TETTEH (envoyé spécial).