Des affrontements enregistrés jeudi et vendredi entre les Gangan et les Tchokossi dans la préfecture de l’Oti-sud (nord du Togo), ont fait 4 morts et un disparu (chef de village), selon un nouveau bilan annoncé par le ministre de la sécurité, le général Yark Damehame.
Ce dernier s’est rendu sur le terrain, accompagné de la ministre de l’action sociale Mme Léa Tchabinandi Kolani-Yentcharé. Sur place, les deux ministres ont apporté la compassion du chef de l’État et de tout le gouvernement aux familles des victimes. Dans un langage direct et franc, ils ont entretenu les populations des localités touchées par ces violences qui ont occasionné une dizaine de blessés.
« Nous avons demandé aux sages d’être véritablement sages et de nous dire la vérité », a souligné la ministre de l’action sociale.
« Mais nous avons espoir, parce que nous allons continuer la sensibilisation de proximité. Je sais qu’avec beaucoup de courage, les choses vont rentrer dans l’ordre », a-t-elle ajouté.
De la « folie »
Plusieurs maisons ont été également incendiées. Des blessés sont soignés à l’hôpital de Mango. C’est un litige foncier de vieille date. Les violences ont éclaté jeudi, quand les Gangan ont attaqué les Tchokossi, en train de cultiver sur leur terrain, malgré une décision de justice autorisant les deux parties à poursuivre temporairement leurs activités. Les affrontements entre les deux communautés ont atteint plusieurs villages de la préfecture.
« Le chef de l’État nous a dépêchés de venir leur tenir un langage de vérité. Ce n’est pas normal, c’est de la folie. Les gens auront à répondre devant la justice », a martelé le ministre de la sécurité.
« Nous n’avons pas besoin de ces violences dans notre pays. Le problème était déjà au niveau de la justice. Le juge a fait des propositions pour cantonner les deux parties. Comment une décision de justice à laquelle tout le monde doit se soumettre peut donner lieu à de telles violences ».
Plus de 2.000 déplacés
Selon le général Yark Damehame, plus de 2.000 personnes ont fui, car leur village a été brûlé : « Nous leur avons apporté la compassion du président de la République en leur disant d’avoir le courage. Nous allons prendre les décisions qui s’imposent pour qu’ils puissent très rapidement rejoindre leur village ».
« Ceux-là qui ont posé ces actes et qui sont identifiés, auront à répondre devant la justice. Une fois encore, nous demandons aux uns et aux autres de faire preuve de retenue. On ne doit jamais régler un problème par la violence », a-t-il souligné.
Une trentaine de « jeunes instigateurs » ont été interpellés et seront présentés au procureur, avait indiqué la semaine dernière, le ministre. FIN
Edem Etonam EKUE