Dans un entretien accordé à la presse publique, Mme Johnson Sandra, coordinatrice de la Cellule Climat des Affaires à la présidence de la République et présidente d’organisation du forum économique Togo-UE aborde divers aspects de ce rendez-vous d’affaires.
Un rendez-vous qui vise à créer les opportunités de financement des projets porteurs de développement et à « donner une place au soleil au secteur privé » togolais. Elle parle de l’organisation. Elle entend capitaliser sur les acquis des grandes rencontres tenues par le passé à Lomé pour mieux faire. Mme Johnson souligne l’engouement très remarqué de la part des Togolais, Européens et de la diaspora togolaise.
Selon elle, cet engouement « démontre qu’il y a une volonté de la jeunesse et surtout de la population à travailler à créer de l’emploi et des entreprises ».
Question : En initiant une rencontre d’une telle envergure entre les secteurs public et privé togolais et les investisseurs européens, quel est le but poursuivi par les autorités togolaises et leurs partenaires de l’Union Européennes ?
Madame Sandra Johnson: Le forum économique Togo-Union européenne, le premier du genre, est l’une des rencontres les plus importantes du monde des affaires dans l’histoire économique de notre pays.
Dans ce sens, ce forum verra la participation d’éminentes personnalités du monde des affaires européen et togolais. Il y aura aussi des décideurs politiques. Parce que nous avons prévu faire rencontrer les opérateurs économiques avec nos plus hautes autorités et les membres du gouvernement, pour qu’ils puissent aller au-delà des discussions des panels. Ce sera également le lieu de rencontrer les institutions internationales de l’UE qui se sont déjà prononcées d’ailleurs sur le site et les Fonds d’investissement qui sont aussi prêts à venir pour accompagner les jeunes promoteurs de projets ayant fait l’objet d’appel à candidature et mis sur le site.
Quels sont les résultats attendus à l’issue du Forum ?
Les résultats escomptés, c’est d’abord en fonction des partenariats entre les hommes d’affaires européens et togolais. C’est également créer les opportunités de financement des projets porteurs de développement.
Tout à l’heure je parlais des projets du secteur privé qui ont été identifiés. Il y a également des projets phares du PND qui sont déjà sur le site et qui attirent l’intérêt du secteur privé européen. Les résultats attendus concernent également les conclusions des rencontres
B to B, prévues dans le cadre de ce forum et qui permettront à nos partenaires de nouer, encore une fois, d’autres relations au-delà du forum.
La rencontre va permettre effectivement aux opérateurs économiques européens de découvrir le monde des affaires togolais. Toutes les réformes opérées ces derniers mois, dans le cadre de l’amélioration du climat des affaires, le nouveau code d’investissement qui vient d’être adopté et qui offre autant d’opportunités, ainsi que les opportunités d’investissement existant au Togo, sont peu connues de par le monde. Ce sera donc l’occasion pour ces partenaires européens de découvrir le merveilleux pays qu’est le Togo et les opportunités qu’il offre.
A quelques jours de ce forum, pouvez-vous nous faire le point sur l’organisation ?
C’est tout à fait normal de faire le point sur l’organisation. Comme vous le savez très bien, notre pays a cet atout naturel d’organisation des fora, depuis les années 80 avec l’ACP/UE, tout récemment avec le sommet maritime et les trois sommets, organisés en juillet dernier. C’est juste dire qu’il faut capitaliser sur les acquis. Il y a donc un cadre intentionnel mis en place avec plusieurs commissions : la commission sécurité, la commission logistique qui est déjà sur le terrain pour travailler à mettre en place un cadre de travail assez attractif et décent pour nos hôtes. Toujours au niveau de la commission logistique, nous avons des sous- commissions accueil et hébergement. Pour ce qui est de l’accueil, il est prévu d’accueillir nos hôtes comme des VIP. Dans ce cadre, il y a un dispositif qui sera mis en place au niveau de l’aéroport déjà à partir du 10 juin. Il y a aussi une sous-commission transport qui est mise en place pour accompagner notre partenaire européen jusqu’à son lieu de résidence. Nous sommes également en discussion avec certaines agences de voyages européennes, notamment Air France, qui a accepté mettre en place un dispositif, depuis Paris, pour ceux qui prendront son vol. Ils bénéficieront d’un traitement personnalisé de leur dossier. Il y a un dispositif en termes d’élaboration d’une étiquette avec le logos. Cette étiquette sera envoyée à ceux qui confirmeront leur participation. Naturellement, nous l’avons déjà souligné comme quoi, c’est une participation gratuite pour les étrangers. Nous avons envoyé à ceux qui sont inscrits sur le site des mails pour qu’ils puissent communiquer leur itinéraire.
Donc en retour, une étiquette leur sera envoyée pour leur permettre d’être identifiés à l’aéroport, depuis Paris jusqu’à Lomé.
D’autre part, il y a la commission mobilisation des acteurs qui va travailler avec les panélistes et sur la présélection des participants au forum. Enfin, il y a la commission secteur privé qui joue un rôle important dans le processus jusqu’aujourd’hui et à qui je voudrais adresser mes vifs remerciements.
Comment accueille-t-on l’idée d’un forum Togo-UE au Togo, dans l’espace UE et au sein des Togolais de la diaspora ?
Je pense que le forum est accueilli à bras ouverts à tous les niveaux. C’est un forum qui est porté par trois acteurs phares, qui sont le gouvernement togolais, l’Union Européenne et le secteur privé. En regardant aujourd’hui les statistiques, on sent une mobilisation à tous les niveaux, aussi bien au niveau des partenaires européens qu’au niveau de la diaspora. Au niveau de la diaspora, je vous assure qu’on a eu des retours de nos frères qui se sont eux-mêmes mobilisés.
Ils ont souhaité à ce qu’on vienne faire des présentations dans leur cabinet pour mobiliser des investisseurs. C’est juste dire l’engouement que le forum suscite auprès des Togolais locaux que ceux de la diaspora qui ensemble, sans bord, se sont mobilisés pour effectivement faire de ce forum un succès. En termes de statistiques, je pense qu’on a environ une cinquantaine de Togolais de la diaspora qui sont inscrits sur le site, au-delà de ceux qui nous contactent directement ou par e-mail pour prendre part à ce forum.
Combien de participants avez-vous prévu d’accueillir et combien se sont annoncés à ce jour ?
Nous avons déjà communiqué, lors de nos différentes sorties, qu’on a prévu recevoir quatre cents (400) participants, soit 150 investisseurs européens, 150 industriels et opérateurs économiques togolais et 100 d’autres de l’administration togolaise et européenne, toutes institutions confondues.
Donc au total, 400 participants sont prévus pour prendre part à cette importante rencontre.
Quelles peuvent être les retombées de ce forum pour l’économie togolaise et pour les Togolais ?
Tout à l’heure, on a eu une question sur l’engouement et je vous disais qu’il y a une mobilisation à tous les niveaux.
En termes d’inscription, seulement sur notre site, je vous dis que nous sommes autour de 900, à savoir 280 sociétés européennes et 485 togolaises. Cela veut dire que nous sommes très loin des 150 qui sont prévus en termes de planification et de mobilisation. On a prévu identifier ou sélectionner les 100 projets bancables. Mais nous avons reçu pratiquement sur le site 408 projets.
Notre intention était d’avoir peut être 200 projets pour identifier les 100 meilleurs. C’est pour cela que, lors du lancement, nous avons juste donné deux semaines. C’est vrai qu’on a repoussé un tout petit peu, mais en deux, trois semaines, on a eu 408 projets soumis.
Contrairement à 100 projets bancables qu’on a voulu identifier, nous sommes finalement passés à 136 projets enregistrés à ce jour.
Ces projets sont déjà sur nos sites, pour permettre, à nos hôtes de les consulter, et pourquoi pas déjà solliciter des B to B pour pouvoir faciliter les travaux du forum. Ceci est juste une idée simple de l’engouement que cela suscite et de notre challenge, aujourd’hui, à arriver à avoir les 400 ou 500 personnes qui vont naturellement prendre part à ce forum.
En terme de retombées, ça va de soi. Comme on l’a dit, lors de nos réunions avec le secteur privé, ce forum, c’est pour le secteur privé.
Le gouvernement crée ce cadre pour l’accompagner. Et vous avez vu tout ce qu’on a mis en place comme cadre institutionnel. Mais en premier, c’est donner une place au soleil au secteur privé togolais. Ceci, pour montrer son savoir-faire. Si le gouvernement travaille à créer le cadre et à donner une place au soleil au secteur privé, il va de soi que ce secteur puisse donner le meilleur de lui-même pour en tirer profit. Quand nous disons au secteur privé de donner le meilleur de lui-même, nous lui demandons d’arriver à pouvoir nouer des partenariats. Cela suppose création d’une entreprise, renforcement de l’unité préexistante, et donc création d’emplois et de richesses.
Les retombées pour les Togolais, je voudrais le dire en deux mots : c’est la création d’emplois et de richesses et pourquoi pas le bien-être de notre population. Également, comme tout forum, on aura des hôtels et les activités économiques qui seront animés durant la période. Mais comme je le dis, nous, notre objectif est de pouvoir avoir une idée claire des B to B et des partenariats qui seront signés pendant et après le forum. Les retombées sont claires, mais il faut aussi en faire leur suivi. Je voudrais aussi, peut-être pour finir, préciser que vu l’analyse assez claire qui a été faite après le lancement, surtout après l’appel à projet, c’est une classe d’entrepreneuriat émergente qui commence à se faire voir au Togo.
Parce que, comme je l’ai dit, on attendait 100 projets bancables, mais on a eu 400. Cela démontre qu’il y a une volonté de la jeunesse et surtout de la population à travailler à créer de l’emploi et à créer des entreprises. Donc, le chef de l’État a instruit à ce qu’après le forum, au-delà des 136 projets sélectionnés, qu’ensemble, avec le secteur privé, nous puissions travailler d’un commun accord pour pouvoir trouver des voies et moyens pour accompagner les projets qui n’ont pas été retenus. Parce que ce sont des projets qui sont bien formulés.
La dynamique ne va pas seulement s’arrêter au forum. Elle va se poursuivre après ce forum. Je voudrais aussi noter que ce forum verra la participation d’éminentes personnalités du monde des affaires, entre autres, Monsieur Géraud qui est le président du Conseil des Investisseurs Français en Afrique, et également le patron d’EBCAM. Le patron de l’OCDE sera là, puisque le Togo vient d’adhérer à cette institution. La cérémonie inaugurale verra la participation, non seulement du vice-président de la commission de l’Union Européenne en charge des investissements, mais aussi du chef de l’État, l’invité d’honneur qui ouvrira la séance. A cette cérémonie, nous allons procéder à la signature officielle de tous les accords de l’adhésion du Togo à l’OCDE. Il est prévu aussi, à l’ouverture solennelle, le lancement de la Chambre du commerce Togo-UE. Aujourd’hui, on a une adhésion de la plupart des entreprises Européennes installées au Togo.
Par ailleurs, il y aura la signature d’un partenariat entre la Chambre de Commerce du Togo et l’ACPCCAF, une structure Européenne.
Il y a tout l’engouement que suscite le forum et la mobilisation à tous les niveaux, tant aux niveaux de l’Union européenne et du gouvernement que du secteur privé, pour faire de ce forum un succès.
Propos recueillis par Komla GOKATSE (Source : Togo Presse)