Les acteurs politiques togolais ont le regard bien fixé sur la présidentielle de 2020, en témoignent les déclarations enregistrées ces dernières semaines de part et d’autre.
La dernière déclaration qui a enflammé la toile, est celle de l’ancien député de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) Séverin Drah, lors d’un meeting de la jeunesse de ce parti dimanche à Bè-Kodjindji.
« L’ANC a déjà son candidat naturel pour la présidentielle de 2020 : c’est Jean Pierre Fabre », avait-il lancé devant la foule.
Cette phrase a aussitôt fait le tour de la toile, car elle intervient à une période très sensible pour la coalition de l’opposition qui a bouclé ses deux jours de réflexion, boycottés par cinq formations politiques dont le Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) de Me Yawovi Agboyibo et le Parti National Panafricain (PNP) de Tikpi Atchadam.
« Le moment est très mal choisi pour une telle déclaration. A cette allure, je donne raison aux cinq partis politiques de la coalition de l’opposition qui ont boudé les deux jours de réflexion. Ils ont vu venir le scénario », a commenté le directeur de publication d’un journal, lors d’une émission-débat, sur une radio privée.
Mais très vite ce lundi en milieu de matinée, Eric Dupuy (chargé à la communication de l’ANC) est monté au créneau : « Aucun organe de l’ANC n’a eu, pour l’instant, de discussions à ce sujet. Seul le congrès décide des candidatures, il ne s’est pas réuni à cet effet ».
« Donc les déclarations relatives au +candidat naturel+ n’engagent pas l’ANC. Nos préoccupations, ce sont, bien entendu, les réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales », a déclaré M.Dupuy à l’Agence Savoir News.
Pour certains observateurs de la scène politique togolaise, Séverin Drah a bel et bien agi au nom de l’ANC, vu son rang au sein de ce parti.
Ce dernier a lancé un +bon ballon d’essai+, afin de préparer l’opinion publique, car la candidature de Jean Pierre Fabre en 2020 est évidente.
M.Fabre s’est déjà présenté deux fois à un scrutin présidentielle, en 2010 et en 2015 où il a été battu par le président Faure Gnassingbé. Mais il a toujours contesté les résultats.
Même schéma dans le camp du parti au pouvoir où le secrétaire exécutif de cette formation politique avait annoncé haut et fort — il y a quelques semaines — leur candidat à la présidentielle de 2020 : Faure Gnassingbé. Une sortie abondamment commentée par la presse, notamment les médias privés.
Le « jeu » est désormais lancé. A qui le tour ?
Ambroisine MEMEDE