Mahmood Yakubu, président de la Commission électorale nationale indépendante du Nigeria (INEC), a affirmé samedi après-midi que son Institution « assume l’entière responsabilité » de sa décision in extremis de reporter les élections d’une semaine, mais toutefois, « regrette les inconvénients ».
Initialement prévues samedi, ces élections présidentielle et législatives ont été repoussées au 23 février par la commission électorale, à quelques heures de l’ouverture des bureaux de vote.
« En tant que président de la commission électorale et au nom de l’institution, nous assumons l’entière responsabilité de ce qui s’est passé et nous regrettons tous les inconvénients que notre décision aurait pu causer », a déclaré Mahmood Yakubu lors d’une rencontre avec les dirigeants des partis politiques, des représentants d’organisations de la société civile, de groupes d’observateurs internationaux et nationaux, et des médias.
Selon ce dernier, il s’agit d’une « décision difficile », mais « nécessaire au bon déroulement des élections et à la consolidation de la démocratie nigériane ».
A en croire le président de la commission électorale, les difficultés qui ont poussé au report sont liées au mauvais temps, qui a affecté la levée aérienne du matériel électoral et les incendies liés au sabotage qui ont affecté les installations de l’INEC dans trois États (Abia, Plateau et Anambra) où certains lecteurs ont été détruits et ont dû être remplacés par un plan d’urgence.
Mahmood Yakubu a invité les parties prenantes à ces élections à comprendre les mobiles du report de ces élections.
180.000 lecteurs de cartes à puce à reconfigurer
La Commission électorale a dévoilé un nouveau plan en six points pour assurer une préparation sans faille à l’avenir. Ainsi donc, les 180.000 lecteurs de cartes à puce de la commission seraient configurés, le matériel serait achevé, des cours de recyclage seraient mis à jour, ainsi que pour le personnel des centres d’enregistrement (RAC) à l’échelle nationale.
La Commission électorale a également assuré que les documents qui avaient quitté les bureaux de l’INEC mais n’avaient pas été livrés à leur destination finale, seraient récupérés et déposés à la Banque centrale pour être remis après un audit approfondi.
Précisons que certains intervenants, au cours de cette rencontre, ont félicité M.Yakubu et son équipe pour leur franchise.
Un consensus s’est par ailleurs dégagé sur la nécessité d’un dialogue national sur l’allègement du fardeau des tâches incombant à la commission électorale, afin de rendre son mandat plus facile à gérer.
Le général Yakubu Gowon (ancien chef d’État nigérian), et Dr.Mohamed Ibn Chambas (représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU et chef du Bureau de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel), ont assisté à la rencontre.
Des groupes d’observateurs internationaux de la Cédéao, de l’Union africaine, de l’Union européenne, du Commonwealth, de l’Institut électoral pour une démocratie durable en Afrique (EISA), de l’Institut national démocratique des États-Unis et de l’Institut international républicain, étaient présents, de même que des membres de la mission de soutien et d’apprentissage par les pairs du réseau des commissions électorales de la CEDEAO (ECONEC). FIN
Crédo TETTEH, envoyé spécial