Six personnes ont été arrêtées dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat d’un journaliste d’investigation ghanéen, tué par balles en janvier après avoir révélé de graves scandales de corruption dans le monde du football africain, a annoncé jeudi la police locale.
« Des témoins ont été entendus et au moment où je vous parle, six suspects ont été arrêtés, interrogés et sont actuellement en liberté sous caution », a déclaré le porte-parole de la police ghanéenne David Eklu, lors d’un point presse.
« Nous travaillons d’arrache-pied pour retrouver les responsables de ce crime pour qu’ils puissent être inculpés », a-t-il promis. « Beaucoup de personnes nous les ont décrits pour que nous puissions les identifier ».
Ahmed Hussein-Suale a été abattu par balles par des hommes non identifiés alors qu’il rentrait chez lui en voiture à Accra.
Il faisait partie d’un groupe d’enquêteurs, baptisé Tiger Eye, dirigé par le célèbre Anas Aremeyaw Anas, journaliste d’investigation dont personne ne connaît le visage, qui ont révélé de nombreux scandales de corruption dans le pays d’Afrique de l’Ouest.
« Number 12 », leur dernier documentaire explosif sorti en juin 2018 et dans lequel le journaliste assassiné a joué un rôle clé, piégeait des dizaines d’arbitres ghanéens et du continent ainsi que plusieurs dirigeants de la Fédération ghanéenne, dont son président, en leur proposant des pots-de-vin.
Après le scandale, plus de 50 arbitres africains ont été suspendus par la
Confédération africaine de football (CAF).
Kennedy Agyapong, un député pour le Nouveau parti patriotique (NPP, au pouvoir), avait divulgué l’identité du journaliste assassiné quelques mois avant sa mort, promettant de l’argent à qui irait « le frapper ».
L’homme a depuis été entendu par la police et a été convoqué au Parlement pour être entendu par une commission spéciale sur l’éthique, sans qu’aucune date n’est pour l’instant été fixée.
Vendredi, une cérémonie d’hommage se tiendra à Accra, pour célébrer la mémoire d’Ahmed Hussein-Suale.
Son meurtre a déclenché une vague d’indignation à travers le pays, réputé être un bastion démocratique où la presse travaille librement.
SOURCE : AFP