L’Autorité nationale pour l’interdiction des armes chimiques au Togo (ANIAC-Togo) a présenté vendredi à la presse, le bilan de ses activités menées courant 2018 et ses perspectives pour l’année à venir.
Le concept des armes chimiques pose un véritable problème de compréhension de la part du grand public. Il est erroné de penser que les armes chimiques ne relèvent que du domaine de l’armée ou que les pays en développement comme le Togo, ne saurait être ni détenteur, ni utilisateur de ce type d’arme.
« Une arme chimique consiste à utiliser les propriétés toxiques de tout produit chimique dont l’usage irresponsable ou délibérer peut causer dommage à la santé de l’homme ou souvent entrainer la mort. Face à cette situation, chaque Etat doit se protéger contre la menace chimique et définir une politique nationale de gestion des produits chimiques. C’est justement pour relever ce défi que l’ANIAC-Togo depuis sa création, ne cesse de mener des actions en collaboration avec les acteurs impliqués dans la gestion des produits chimiques », a expliqué Pakoupati Boyodé (président de l’ANIAC-Togo).
Selon lui, des visites inopinées et des actions de sensibilisations sur les dangers des produits chimiques sont entre autres principales activités menées par l’ANIAC-Togo pour le compte de l’année 2018.
« Ces visites ont été menées dans cinq structures impliquées dans la gestion des produits chimiques au Togo notamment l’Institut national d’Hygiène, le laboratoire de chimie du ministère des mines et de l’énergie, la direction de la Société d’administration de la Zone franche, les laboratoires de l’Université de Lomé et la direction technique de Lomé Container Terminal LCT. Mais il ressort de ces visites inopinées que la plupart des structures font face au manque des infrastructures de stockage des produits chimiques, au problème du système d’évacuation des eaux de laboratoires, au non-respect des mesures de sûreté et de sécurité et au problème de destruction des déchets chimiques » a indiqué M. Boyodé.
Concernant la sensibilisation sur les dangers des produits chimiques, l’ANIAC-Togo a sillonné les six grandes régions du Togo (Savanes, Kara, Centrale, Plateaux, Golfe et maritime), ce qui a permis à l’autorité d’échanger avec plus de 500 personnes sur les risques liés à l’utilisation des produits chimiques dans les domaines de l’agriculture, la santé, la recherche, les ménages, les cosmétiques et la construction.
« Au regard des enjeux liés aux produits chimiques, il devient impérieux, voire obligatoire à notre pays de disposer d’une loi qui régule toutes les activités liées aux produits chimiques. Dans cette perspective, l’avant-projet de loi portant interdiction de la mise au point, fabrication, stockage et l’emploi des armes chimiques et leur destruction, a été validé », a-t-il souligné.
Au cours de ce point de presse, l’ANIAC-Togo a attiré l’attention des Togolais sur la consommation d’un produit communément appelé « Djara » ou « Soukoudaï » et des produits utilisés dans l’éclaircissement de la peau.
« Ce produit Djara vendu par des jeunes ambulants sur toute l’étendue du territoire national, à 25 francs CFA contre 2 petits verres est hautement cancérigène.C’est pourquoi, je voudrais alerter nos populations de ne plus consommer cette boisson, et interpeler le gouvernement à réagir fermement en interdisant purement et simplement la vente », a exhorté M.Boyodé.
En termes de perspectives, l’ANIAC voudrait bien compter sur les appuis multiformes des partenaires techniques et financiers dans l’élaboration et la mise en œuvre de la politique nationale du Togo sur la gestion des produits chimiques.
Il est également prévu pour les actions à venir des séances de formations pour les groupes cibles et du lobbying auprès des autorités togolaises.
Créée le 04 novembre 2015 par décret N° 2015-082/PR par le Gouvernement togolais, l’ANIAC est une structure nationale qui a pour but ultime de lutter contre la prolifération des produits chimiques sur toute l’étendue du territoire togolais afin d’en assurer leur meilleure utilisation pour le bien-être socio-économique des populations.
Elle a pour mission d’assister le gouvernement dans la conception et la mise en œuvre de la politique nationale sur l’interdiction des armes chimiques et sur leur destruction ainsi que des produits chimiques. FIN
Abbée DJAGLO
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