Deux personnes ont été tuées dont une par balle samedi au cours d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre dans certains quartiers de Lomé, surtout à Agoè, banlieue nord de la capitale, selon le communiqué du gouvernement.
A l’appel de la coalition de l’opposition qui a déclenché une série de manifestations à compter de ce samedi, des jeunes ont dressé des barricades et brûlé des pneus dans certains quartiers de Lomé, surtout à Agoè. Les forces de l’ordre ont fait usage des gaz lacrymogènes.
Des heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont été également enregistrés à l’intérieur du pays notamment à Sokodé et à Bafilo. Ces manifestations sont interdites par le gouvernement, en raison de la campagne électorale qui a démarré depuis mardi.
« Ces différentes manifestations ou tentatives de manifestations ont été rapidement maîtrisées par les forces de sécurité qui ont rétabli la circulation et le calme sur toute l’étendue du territoire national. Néanmoins, il convient de souligner ce qui suit : A Lomé : Une équipe des forces de sécurité a été alertée, aux environs de 13 heures, que le corps d’un individu probablement mort d’une balle est découvert dans un garage à Agoè Zongo. Elle s’est immédiatement transportée sur les lieux où elle a découvert réellement un corps inanimé. Quelques minutes plus tard, une seconde alerte a permis de découvrir un autre corps », souligne le gouvernement dans son communiqué.
Deux morts dont un par balle
« Selon les constatations du médecin commis à cet effet », poursuit le texte lu à la télévision nationale, « il ressort que le premier corps est celui d’un jeune homme âgé d’environ 17 ans. Il porte à l’œil gauche une plaie ouverte s’apparentant au point d’entrée d’une balle sans sortie. Le second corps, âgé d’environ 30 ans, ne présente aucune trace de blessure par balle ».
« Les deux corps sont déposés à la morgue du Centre Hospitalier Régional de Lomé commune. Les premiers éléments recueillis sur place font état de ce que des individus non identifiés et armés, circulant à bord d’un véhicule, type 4×4, de couleur noire auraient fait usage de leurs armes dans la zone. Néanmoins, les investigations sont en cours pour élucider les circonstances de ces faits graves. Aussi, le véhicule en cause ainsi que ses occupants font-ils en ce moment l’objet de recherches actives par les services de police et de gendarmerie », précise le communiqué.
Au total quatre blessés ont été enregistrés dans les rangs des forces de sécurité et 28 manifestants interpellés à Lomé et à Bafilo, ajoute le communiqué.
Le gouvernement « présente ses condoléances les plus attristées aux familles éplorées et souhaite un prompt rétablissement aux blessés » et « déplore les manifestations de rue organisées çà et là et les actes de vandalisme qui les ont accompagnés nonobstant les mesures d’interdiction prises à cet effet pour cause de déroulement de la campagne électorale conformément à la loi ».
« Les auteurs et les commanditaires de ces différents faits répréhensibles répondront de leurs actes au regard des textes en vigueur », avertit le gouvernement.
Pour la coalition de l’opposition, les deux personnes ont été tuées par balle. « Un troisième décès nous a été signalé. Mais nous n’avons pas encore la confirmation. Nous ferons un bilan détaillé demain », a déclaré à l’Agence Savoir News Eric Dupuy (responsable à la communication de la Coalition).
« Les éléments de la FOSE portent des grenades lacrymogènes, des bâtons et des casques de protection, mais pas d’armes létales »
Les éléments de la Force Sécurité Élections (FOSE) « portent des grenades lacrymogènes, des bâtons et des casques de protection, mais pas d’armes létales », a souligné le Lieutenant-Colonel Yaovi Okpaoul (Commandant adjoint/gendarmerie de la FOSE).
Composée de 8.000 gendarmes et policiers, la FOSE a pour mission de maintenir la paix et d’assurer la sécurité ainsi que la libre circulation des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national avant, pendant et après les élections de 2018″.
« Une enquête est d’ores et déjà ouverte pour rechercher et mettre la main sur les coupables », a-t-il indiqué à l’Agence Savoir News, précisant que les deux décès ne sont pas dus à l’intervention de ses éléments qui étaient dans le quartier pour libérer la route Nationale N°1, bloquée par de jeunes manifestants excités.
Lieutenant-Colonel Yaovi Okpaoul a profité de l’occasion pour appeler la population au calme. Rappelons que la campagne électorale en vue des législatives du 20 décembre a démarré depuis mardi et prendra fin le 18 décembre. Au total 850 candidats issus de 130 listes de 12 partis politiques et d’indépendants sont en lice pour ce scrutin.
Les leaders des 14 partis politiques de la coalition de l’opposition n’ont pas présenté de listes pour ce scrutin, dénonçant des « irrégularités ». Ils exigent l’arrêt du processus électoral et la reprise de toutes les activités déjà menées par la Commission électorale nationale indépendante (Céni). FIN
Junior AUREL