L’activité économique montre déjà des signes d’un « début de stabilisation, malgré les faiblesses persistantes observées dans certains secteurs », après une forte période de troubles socio-politiques enregistrées au cours du deuxième trimestre de l’année 2017, selon la mission de revue du Fonds Monétaire International (FMI).
Une équipe du FMI dirigée par Ivohasina Razafimahefa a bouclé mercredi, deux semaines de mission à Lomé, en vue de conduire les discussions dans le cadre de la troisième revue du programme appuyé par une Facilité élargie de crédit (FEC), approuvée en mai 2017.
Cette mission a rencontré les plus hautes autorités du pays, ainsi que le Directeur national de la BCEAO et la secrétaire générale de la Commission bancaire de l’UEMOA. Ivohasina Razafimahefa et sa délégation ont également rencontré des représentants du secteur privé et des partenaires au développement.
« La mission est parvenue à un accord au niveau des services avec les autorités sur les politiques économiques et financières qui pourraient motiver l’approbation de la troisième revue du programme appuyé par la FEC. Les performances dans le cadre du programme ont été globalement satisfaisantes. Tous les critères de performance quantitatifs et trois repères structurels sur cinq ont été respectés. L’examen de la troisième revue du programme par le Conseil d’administration du FMI est provisoirement prévu en décembre prochain », a déclaré M.Razafimahefa.
« Dans l’ensemble, l’activité économique montre des signes d’un début de stabilisation malgré les faiblesses persistantes observées dans certains secteurs. Après avoir connu en 2017 une décélération en raison des tensions sociopolitiques, la croissance économique devrait s’accélérer pour atteindre un taux de 4,7% en2018. L’inflation est ressortie à 0,9% (en glissement annuel) en septembre 2018. L’effort important d’assainissement budgétaire s’est poursuivi au premier semestre 2018. Le solde budgétaire global a affiché un excédent de 0,7% du PIB au cours de cette période (…) », a-t-il souligné.
« Les réformes budgétaires structurelles progressent. L’administration fiscale a pris des mesures en vue de réduire les manques à gagner de recettes », a-t-il noté.
En rappel, le Togo a été fortement secoué par la socio-politique au deuxième semestre de l’année 2017, dominée par des manifestations de la coalition de l’opposition qui réclamait des réformes et le départ du président Faure Gnassingbé. Situation qui a frappé de plein fouet, l’activité économique.
Selon une enquête — sur l’impact de la crise sur les entreprises, notamment du secteur privé — publiée en avril 2018 par la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo (CCIT), 72% des chefs d’entreprises ont affirmé avoir enregistré une baisse de 25% à 50% de leurs chiffres d’affaires au second semestre de 2017.
Ainsi, le taux de croissance de l’économie est estimé à 4,4% en 2017 contre 5,1% en 2016, selon le FMI. Il devrait être légèrement inférieur à 5% en 2018. L’État togolais était contraint de réduire le budget/gestion 2018 de 1%.
Mi-juin dernier, le Togo a obtenu 35,5 millions de dollars (plus de 18 milliards de francs CFA) du FMI pour réduire sensiblement le déficit budgétaire global lié à la crise, décaissement s’inscrit dans le cadre de la FEC. FIN
Junior AUREL