La Coalition de l’opposition a vertement accusé le pouvoir de « manœuvre » visant à « fouler aux pieds » les recommandations de la Cédéao, dans la bataille autour du siège qu’occupe l’Union des Forces du Changement (UFC) au sein de la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
La coalition a dressé la liste des cinq représentants de l’opposition parlementaire à la Céni, suite à une entente avec le parti au pouvoir, lors de la dernière réunion du comité de suivi de la Cédéao, sans le siège occupé par l’UFC, attitude qui n’est pas du goût des responsables de cette formation politique. Évoquant le texte portant statut de l’opposition (article 2), l’UFC étant au Parlement, se réclame toujours de l’opposition, même étant au gouvernement.
Pour la coalition, le comité de suivi de la Cédéao a « préconisé la mise en place d’une Céni inclusive et paritaire en application de l’accord intervenu grâce à la facilitation de la Cédéao ». Et c’est en exécution dudit « accord », qu’elle a élaboré une liste de huit personnes.
Mais suite à cette bataille entre l’UFC et la Coalition, le président de l’Assemblée nationale a reporté sine die la nomination des cinq représentants désignés au titre de l’opposition parlementaire, par la coalition. Une décision qui a mis en courroux, les responsables dudit regroupement de 14 partis politiques de l’opposition.
Dans une déclaration rendue publique jeudi, la coalition « attire l’attention du peuple togolais et de la communauté internationale sur cette manœuvre qui dénote de la volonté du régime RPT-UNIR de n’en faire qu’à sa tête, foulant sans cesse aux pieds les décisions et les recommandations des Chefs d’État de la Cédéao, des facilitateurs du dialogue inter togolais et du comité de suivi chargé de la mise en œuvre des décisions issues des discussions ».
Elle « dénonce tant la vaine obsession du pouvoir en place au Togo à diviser les partis politiques de l’opposition réunis au sein de la C14 que les sordides manœuvres dilatoires auxquelles il se livre pour se soustraire, comme à son habitude, aux engagements politiques pris ».
Elle « réaffirme sa ferme volonté de s’en tenir strictement aux recommandations du Comité de suivi du 23 septembre 2018 ».
« C’est pourquoi, en application de l’accord susmentionné, les trois représentants nommés le mardi 09 octobre 2018 par l’Assemblée Nationale au titre des partis extraparlementaires et de la société civile ne sauraient prêter serment ou rejoindre la CENI tant que les cinq autres représentants des partis parlementaires ne seront pas nommés», souligne la déclaration abondamment relayée sur les réseaux sociaux.
La coalition « remercie les facilitateurs, le Comité de suivi et la Cédéao pour leur volonté et leur disponibilité à s’impliquer résolument dans le règlement de la grave crise qui mine le Togo », et en appelle à leur « vigilance afin de veiller à l’application stricte de toutes les mesures prises pour le règlement efficient de ladite crise ». FIN
Junior AUREL