Prof. Robert Dussey (le ministre togolais des affaires étrangères) était à la tribune des Nations Unies jeudi dans le cadre de la 73e session ordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU.
Dans son discours — prononcé au nom du président de la république — il a affirmé que le Togo soutient l’initiative de réforme profonde de l’ONU engagée par son Secrétaire général. Et selon le ministre, cette réforme a le mérite de « reposer sur un processus ouvert et inclusif ».
Cette réforme, a-t-il souligné prend en compte les trois principaux piliers institutionnels du système des Nations Unies : la paix et la sécurité, le développement et la structure de gestion.
Cette initiative de réforme axée sur la restructuration du pilier paix et sécurité, aidera à rendre l' »Institution plus pragmatique et efficace ».
Selon M. Dussey, la paix, la sécurité et le développement sont liés et la réforme en cours devrait repositionner le système de développement des Nations Unies pour l’adapter aux nouvelles exigences liées à la mise en œuvre de l’Agenda 2030.
« Sans la paix et la sécurité, il n’y a pas de développement durable, l’on ne saurait assurer le développement et bâtir des sociétés résilientes et durables. La nouvelle architecture de paix et de sécurité des Nations Unies doit donc être en relation intrinsèque avec le pilier développement élargi au respect et à la promotion des droits de l’homme, ainsi qu’au renforcement de l’action humanitaire », a expliqué le ministre.
« Les Nations Unies doivent aider davantage à faire face au manque de développement du monde. Le nouveau système de développement de l’Organisation doit s’accommoder avec la nécessité d’édifier un monde dans lequel chaque pays jouit d’une croissance économique soutenue, inclusive et durable, de redonner aux populations, autonomie et pouvoir de contrôle sur leurs propres vies », a-t-il souligné, précisant qu’il s’agit de réorienter le système avec d’importants ajustements au niveau des compétences, de la direction et des mécanismes de coordination et de responsabilisation ».
Les défis des changements climatiques sont vitaux et la riposte ne doit pas attendre.
Cette nouvelle restructuration des mécanismes de développement doit viser également la mise en œuvre de l’Accord de Paris.
Dans notre riposte aux défis des changements climatiques, une place non négligeable doit être faite à la promotion des partenariats et des mécanismes innovants de financement du développement, conformément au Programme d’action d’Addis-Abeba.
S’agissant du pilier gestion de la réforme en cours, nous observons avec satisfaction, que les changements importants envisagés répondent à la nécessité d’ améliorer les méthodes de gestion intimes de l’ Organisation, en assurant la simplification des procédures, la décentralisation de l’action et l’investissement dans l’humain pour mieux répondre aux impératifs de développement durable et de construction d’un monde pacifique. Investir dans l’humain, c’est prendre parti pour le développement et la paix dans le monde.
Rendre les +Nations Unies+ plus dynamique et capable face au terrorisme
Aujourd’hui, a précisé le chef de la diplomatie togolaise, il s’agit de rendre l’institution plus dynamique : « la réforme dont il s’agit aujourd’hui vise à rendre les Nations Unies plus dynamique et capable. Les défis mondiaux actuels invitent au renforcement des culpabilités de fonctionnements des Nations Unies ».
« Les défis auxquels l’Afrique fait face actuellement sont immenses. Notre continent reste confronté à de nouvelles formes de crises et de difficultés. L’ Afrique abrite malheureusement aujourd’hui des foyers du terrorisme dans certaines de ses régions et pays où les populations qui aspirent légitimement à la quiétude, font quotidiennement face aux actes de barbarie qui se nourrissent de l’ extrémisme violent, de l’ignorance et l’intolérance religieuses, et du fanatisme idéologique ».
« Les enjeux actuels liés a la difficile question des migrations, et des drames humains qu’elles engendrent interpellent notre conscience et sens de la responsabilité collective et appellent à des réponses adaptées et durables ».
Redoubler d’efforts pour en finir avec les conflits
Selon le ministre, le gouvernement togolais engage (à cet égard) toutes les parties prenantes à privilégier l’approche participative et la logique du consensus dans le processus des négociations en cours et à opérer avec détermination pour l’adoption, à l’issue de la Conférence de Marrakech des 10 et 11 décembre prochains, d’un Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.
« A J’échelle africaine où se pose avec acuité le problème du développement, les gouvernants ont pris conscience de la nécessité d’accélérer le processus d’intégration régionale. Plusieurs initiatives sont actuellement en cours pour renforcer davantage cette intégration.
A cet égard, le Togo se réjouit de la désignation de son Président par pairs pour le pilotage du projet d’établissement du Marché unique du transport aérien en Afrique (MUTAA), un instrument important d’intégration économique du continent. L’effort se poursuit pour mobiliser les Etats pour la signature de l’Engagement solennel en vue de la création dudit marché ».
« Sur la question de la paix et de la sécurité internationales, la priorité aujourd’hui nous enjoint de renforcer la coopération internationale en matière d’opérations de maintien de la paix et de lutte contre le terrorisme. Nous devons redoubler d’efforts pour en finir avec les conflits, notamment en Afrique et dans bien d’autres régions du monde… ».
Le Togo travaille à améliorer la qualité de vie de ses citoyens
« Au plan national, le Togo a inscrit son action dans l’engagement commun des membres des Nations Unies quant-à la réalisation des objectifs du développement durable. Il est question principalement pour le Gouvernement de faire du Togo un pays à revenu intermédiaire, économiquement, socialement et démocratiquement stable et ouvert aux sollicitations du monde. Le Programme National de Développement (PND) adopté récemment, qui est en cohérence avec l’Agenda 2030 du développement durable, la Vision 2020 de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ainsi que l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, ambitionne de transformer structurellement l’économie nationale pour une croissance durable, inclusive et résiliente ».
Le Togo travaille à améliorer la qualité de vie de ses citoyens et à contribuer aux côtés des Nations Unies, à réduire les poches de précarité dans notre monde en pleine transformation.
« A cet égard, je voudrais exprimer ma gratitude aux partenaires en développement qui se sont déjà manifestes pour accompagner mon pays dans cette ambitieuse et fastidieuse tâche. Le développement durable promeut également le développement des droits humains. L’instauration d’une société juste et libre est tributaire de l’édification d’un monde paisible et sûr ».
Le pays poursuit résolument son processus de réformes constitutionnelles et institutionnelles
« A ce titre, le Togo poursuit résolument son processus de réformes constitutionnelles et institutionnelles en vue de consolider les acquis démocratiques et de garantir les droits et libertés a tous. Le Mouvement, dans cette perspective, déploie des efforts pour une issue définitive et durable aux malentendus politiques que nous avons connus ces demies mois, en continuant de rassembler la classe politique et la société civile autour des défis et des objectifs communs de paix, de progrès social et humain », a-t-il expliqué.
« La CEDEAO dans un élan de solidarité régionale aide le Togo à conjuguer ses difficultés politiques. Cette institution noble, à travers la facilitation du Ghana et de la Guinée, a aidé la classe politique togolaise à s’entendre sur la recomposition paritaire de la Commission Electorale Nationale Indépendante en vue de la tenue programmée des élections législatives le 20 décembre 2018 ».
« La seule voie qui offre quelque espoir d’un avenir meilleur pour toute l’humanité est celle de la coopération et du partenariat. C’est ensemble que nous allons pouvoir construire le monde que nous voulons laisser aux générations à venir », a-t-il ajouté. FIN
Ambroisine MEMEDE