L’ex-Premier ministre togolais et président du parti OBUTS (Organisation pour Bâtir dans l’Union un Togo Solidaire/ Opposition), a affiché ce vendredi une grande « peur », en abordant le sujet relatif aux manifestations annoncées les prochains par la coalition de l’opposition.
Les leaders des 14 partis politiques de l’opposition ont annoncé mercredi dernier lors d’une conférence, avoir pris la décision d’organiser les prochains jours, des « manifestations massives » sur l’ensemble du pays, « déçus » par le déroulement de la première réunion du comité de suivi de la Cédéao.
« Quand on dit qu’on veut reprendre les manifestations, moi j’ai peur, parce que la vie semble aujourd’hui plus difficile au Togo (…) », a déclaré sur Radio Zéphyr, Agbéyomé Kodjo, invitant la classe politique « à trouver de compromis pour éviter d’exposer encore les togolais et les togolaises à des difficultés imprévisibles ».
« Il faut demander aux économistes de faire une évaluation de ce que nous avons perdu lors de la première édition de ces manifestations. qui ont duré pratiquement un an: au moins 1.000 milliards de F.CFA. Et ce fonds investi dans le domaine social, peut soulager beaucoup de gens », a-t-il souligné, sans oublier « les violences et arrestations » que ces nouvelles manifestations vont enregistrer.
« Nous sommes au Togo, nous avons nos objectifs, nous avons nos ambitions pour le pays. Les obstacles que nous rencontrons, ce ne sont pas les étrangers qui viendront nous trouver la solution. Pour moi, si nous aimons le pays, nous avons des concessions à faire. Je ne jette pas seulement l’anathème sur l’opposition, mais c’est sur l’ensemble de la classe politique y compris le gouvernement. Nous devons faire des sacrifices », a-t-il poursuivi.
« La Cédéao nous accompagne. Je dis et je le répète : nos problèmes, c’est à nous-mêmes de les régler. Normalement, ceux qui sont revenus du dialogue (les deux camps), devraient se retrouver autour de la feuille de route et discuter ».
Le président du parti OBUTS estime qu’il faut libérer les personnes arrêtées pour « donner du boom au cœur aux familles et ensuite, engager la concertation, avant d’aller à l’Assemblée nationale » pour les réformes, car à l’allure où vont les choses: « nous courons le risque d’organiser les élections sans les réformes ».
« Si la crise continue, s’il n’y a pas un sursaut, s’il n’y a pas une prise de conscience, nous risquons d’aller aux élections sans les réformes », a averti Agbéyomé Kodjo.
Précisions que la bataille entre le parti au pouvoir et la coalition de l’opposition autour de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), fait toujours rage. Pour la coalition, la Céni — qui a repris ses activités depuis début août — doit être complètement recomposée, position qui n’est pas du goût du parti au pouvoir. Le gouvernement et la majorité estiment que l’opposition doit rattraper le train déjà en marche.
La première réunion du comité de suivi, tenue lundi et mardi, n’a pu trancher. Les togolais ont donc les regards tournés vers les présidents ghanéen et guinéen, les deux facilitateurs dans la crise togolaise. FIN
Edem Etonam EKUE