La coalition de l’opposition a annoncé ce mercredi, des « manifestations massives » sur l’ensemble du pays les prochains jours, décision qui intervient au lendemain de la première réunion du comité de suivi des recommandations contenues dans la feuille de route de la Cédéao.
Les 14 partis politiques de ce regroupement ont affiché mardi, leur déception totale, à la fin de la réunion du comité de suivi, le principal sujet, la question de la Céni (Commission électorale nationale indépendante), n’ayant pas été abordée à fond. Selon les membres du comité de suivi, seuls les présidents ghanéen et guinéen (facilitateurs) ont la force d’aborder ce sujet qui divise depuis quelques jours le parti au pouvoir et la coalition.
Boudée par la coalition qui exige sa « recomposition », la Céni poursuit ses activités, en vue des élections législatives théoriquement prévues le 20 décembre, conformément à la feuille de route de la Cédéao. Elle forme actuellement, une première vague des agents électoraux, chargés de mener le recensement électoral qui démarrera normalement le 1er octobre.
Certains responsables de la coalition, très déçus, n’ont pas hésité à qualifier les discussions en cours de « marché de dupe ».
« Nous allons très rapidement entreprendre d’informer largement les populations, en vue de prochaines manifestations massives à Lomé et à l’intérieur du pays. Il s’agira de manifestations nationales. Nous ferons rapidement les formalités et les dates précises vous seront annoncées d’ici le début semaine prochaine », a annoncé Mme Brigitte Adjamagbo-Jonhson (coordinatrice de la coalition) lors d’une conférence de presse.
Par ailleurs, le comité de suivi a annoncé mardi, la nomination par la Cédéao de 20 observateurs électoraux, 2 experts électoraux et d’un conseiller en matière constitutionnelle et juridique pour accompagner la Céni.
La coalition réclame son « droit de regard » sur le processus de recrutement de ces experts doivent normalement prendre fonction le 19 septembre prochain à Lomé.
« Nous allons avoir un droit de regard sur le processus de recrutement des experts. Cela ne veut pas dire que nous n’avons pas confiance en la Cédéao. Nous avons rassuré le comité de suivi que nous faisons confiance en la Cédéao et nous avons aussi confiance aux facilitateurs, car nous savons ce qu’ils subissent. Mais cela n’exclut pas que nous soyons vigilants et fermes, quant aux aspirations des populations que nous continuerons toujours à défendre », a martelé Mme Adjamagbo-Jonhson.
Cette dernière n’a pas manqué de répondre au ministre de la fonction publique, qui demandait mardi, à la coalition de rattraper le train (du processus électoral) déjà en marche.
« Ce train là n’arrivera pas à bon port. Il devra retourner la station-départ et nous nous serons entendus pour monter ensemble », a-t-elle averti.
Elle a aussi lancé une flèche au ministre Gilbert Bawara, l’invitant à « manifester plus de respect » aux responsables de la coalition.
« Nous avons demandé que le comité de suivi dise à M. Bawara de choisir les termes dans lesquels il s’exprime désormais pour manifester plus de respect aux responsables politiques que nous sommes. Parce que dans ses propos il a laissé entendre que nous avons rendu public un brûlot. Et nous lui avons dit que la prochaine fois, qu’il choisisse ses termes quand il s’adresse à nous. Le minimum auquel nous puissions attendre et que nous exigeons d’eux, c’est qu’on nous respecte, tout comme nous les respectons », a-t-elle ajouté. FIN
Edem Etonam EKUE