La journée de ce lundi a été très chargée pour le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé, présent à Pékin (Chine) dans le cadre du 7e Forum de la coopération sino-africaine: trois audiences et un déplacement au siège de l’Asian Infrastructure Investment Bank. Il a aussi pris part à la cérémonie d’ouverture de ce sommet.
Pour la première audience, Faure Gnassingbé s’est entretenu avec M. Du Fei, Président de China Road and Bridge Corporation.
La société China Road and Bridge Corporation(CRBC) est déjà présente au Togo et compte à son actif plusieurs réalisations d’infrastructures routières, dont le grand contournement de Lomé, le contournement d’Alédjo, la route Lomé Vogan en construction… Elle s’est particulièrement illustrée lors de la construction en un temps record du pont d’Amakpapé au lendemain des graves inondations qu’a connues notre pays en 2008. La CRBC est un partenaire historique du Togo.
« Nous avons discuté des projets en cours notamment la phase II du contournement de Lomé », a déclaré à l’Agence Savoir News M. Du Fei.
Le chef de l’État a tenu à rappeler et à féliciter les responsables de la CRBC pour le travail qu’ils ont accompli avec le pont d’Amakpapé. Il a insisté sur l’importance de la connexion entre le port de Lomé et les pays de l’hinterland.
Au-delà de leur relation avec le Togo chargée d’émotion, ils ont décliné des projets qui contribuent au renforcement du corridor logistique dans le cadre du Plan National de Développement (PND) et surtout les projets routiers concernant la nationale N°1.
Le Togo étudiera la possibilité d’élargissement et de renforcement de ce corridor autour par exemple de la nationale N°1 et bien d’autres axes routiers.
Deuxième personnalité reçue: Bin Liang, Directeur Général de China Railway Construction Bridge Engeneering Bureau Group, une entreprise chinoise de renom spécialisée dans la construction des infrastructures en particulier ferroviaires et déjà présente en Afrique.
« Nous avons été très honorés de rencontrer le président de la République togolaise ici à Pékin. Nous avons évoqué avec lui, des projets d’infrastructures en matière de chemin de fer », a déclaré M.Liang.
Ce dernier, après avoir pris connaissance des multiples atouts dont dispose le pays notamment sa position stratégique du Togo en Afrique de l’Ouest, a exprimé son intérêt à investir dans notre pays, en participant aux travaux de construction d’infrastructures retenues dans le cadre de la mise en œuvre du PND.
« Impatient » de venir à Lomé
La délégation a précisé être impatiente de venir dans les prochains jours à Lomé, en vue de finaliser les discussions avec la partie gouvernementale.
« Nous envisageons l’envoi à Lomé, d’une équipe pour évaluer les opportunités et apporter notre assistance technique aux projets du Togo », a précisé M.Liang, à la sortie de l’audience.
Le Togo va poursuivre la réflexion pour la construction de la voie ferrée et il était important pour le Togo, de continuer par identifier toutes les possibilités d’investissement. C’est dans ce cadre que se situe l’audience accordée ce jour à China Railway Construction Bridge Engeneering Bureau Group.
La partie togolaise a exprimé les besoins actuels du Togo, relatifs essentiellement à la construction du chemin de fer Lomé-Cinkassé long de 600 km. L’objectif principal étant de rendre le corridor attractif par un réseau routier et ferroviaire dense pour servir l’économie nationale.
Luo Qinzheng, Directeur Général de China Africa Machine, est la troisième personnalité à être reçue par le président togolais.
China Africa machinery Corporation du groupe YTO (CAMACO-YTO) a été fondée en 2009 et se concentre sur les investissements et le commerce en Afrique. YTO fondé 1959 est le premier constructeur de tracteurs en Chine et leader mondial des machines agricoles avec 4 millions de tracteurs de 18 à 400 CV.
« Nous sommes très honorés de rencontrer le chef de l’Etat togolais. Nous lui avons exposé notre vision de développer des projets agricoles au Togo », a déclaré Zhang Ting, Directeur général Afrique de l’Afrique de l’ouest de CAMACO-YTO.
Précisons que CAMACO-YTO commercialise déjà des équipements en Côte d’Ivoire, au Cameroun et au Nigeria où elle dispose de filiales.
Cette société souhaite installer une usine d’assemblage au niveau SKD comme un système complet intégré de mécanisation agricole allant des équipements de préparation du sol (tracteurs avec ses attelages) aux machines de transformation des produits agricoles en passant par des équipements post récolte.
CAMACO-YTO intègre dans son projet, la formation et la mise en place d’un dispositif de suivi après-vente et de maintenance des équipements.
Dans le cadre de la modernisation de notre agriculture qui représente 40% du PIB, la délégation togolaise entendait montrer le fort potentiel de ce secteur et la place qu’il occupe dans son Plan National de Développement (PND).
Le chef de l’État a instruit les équipes à entamer très rapidement des négociations en vue d’accélérer l’appui que peut apporter cette société à la promotion d’une agriculture moderne et pourvoyeuse d’emplois.
Rendez-vous clé auprès de l’AIIB
Outre les audiences, le chef de l’État s’est déplacé en personne, au siège de l’AIIB où il s’est entretenu avec Jin Liqun, Président de l’Asian Infrastructure Investment Bank (AIIB).
Faure Gnassingbé était accompagné des ministres Ninsao Gnofam (transports et des infrastructures), Sani Yaya (Économie et des finances), Mme Cina Lawson (Postes et de l’Économie numérique), Mme Victoire Dogbé (Directrice de Cabinet du chef de l’État et ministre en charge du développement à la base) et du Coordonnateur de la cellule présidentielle d’exécution et de suivi, Kanka-Malik Natchaba.
Rappelons que le PND doit être financé à 65% par le secteur privé en l’occurrence les banques et les investisseurs.
Dans le cadre de sa promotion, le chef de l’État a rappelé avec force les trois grands axes du PND et insisté sur la volonté du Togo à capter le maximum d’investissements.
Ce rendez-vous clé auprès de l’AIIB, une des banques multilatérales les plus imposantes en Chine et en Asie, démontre la volonté du chef de l’État à aller vite dans la réalisation des objectifs du PND.
L’AIIB s’est dit impressionné et prêt à accompagner les investisseurs qui veulent aller au Togo, en saluant ce cadre institutionnel de développement dont s’est doté le Togo.
Mardi, le président Faure Gnassingbé poursuivra les audiences, avant de prendre part à la première session de la table ronde des chefs d’État et de gouvernement. La rencontre entre le Président togolais et le numéro 1 chinois est prévue pour jeudi prochain.
Par ailleurs, sur les plus hautes instructions du chef de l’État, le Togo a également pris une part très active au dialogue de haut niveau entre les Chefs d’État et le secteur privé chinois et africain. La délégation togolaise conduite par le ministre des affaires étrangères Prof. Robert Dussey, a réitéré la volonté du Togo de s’appuyer sur le secteur privé pour la réalisation de la transformation économique notamment, grâce aux initiatives d’amélioration du climat des affaires et le dialogue avec secteur privé.
Ajoutons également qu’une séance de travail s’est déroulée entre une délégation ministérielle togolaise et la société Power China intervenant dans le domaine de l’énergie. Les échanges ont porté sur la possibilité d’accompagner le Togo dans la mise en œuvre de sa stratégie d’électrification. Cette société a notamment mis en exergue son souhait de réaliser des investissements qui comporteraient une dimension sociale permettant de contribuer au bien-être de la population togolaise. FIN
De Pékin, Emile Eyonam KOUTON