Vingt personnes, essentiellement des femmes, ont péri lundi dans le chavirement d’une pirogue à Bettenty, dans le centre du Sénégal, et une autre était toujours portée disparue mardi, a appris l’AFP auprès des pompiers.
L’accident, dont la cause n’était pas connue dans l’immédiat, s’est produit lundi soir dans cette localité de la région de Fatick, selon le commandant Oumar Kane, un responsable au groupement national des sapeurs-pompiers joint par téléphone.
Bettenty est une des zones insulaires du delta du Saloum, où la pirogue est couramment utilisée pour circuler entre la mangrove et d’un îlot à l’autre.
Alertés à 19H20 (locales et GMT), « les éléments du GREP (Groupement de recherche, d’exploration et de plongée) ont aussitôt entamé les recherches », a indiqué le commandant Kane.
« Selon nos renseignements, dans la pirogue, il y avait 72 personnes, dont 51 ont été sauvées. Malheureusement, le bilan comprend 20 corps sans vie et un porté disparu. Les recherches se poursuivent jusqu’à présent », a-t-il déclaré.
« Dans la pirogue, il n’y avait que deux hommes », toutes les autres personnes « étaient des femmes. Elles étaient parties chercher des fruits de mer », a-t-il ajouté.
Plusieurs médias locaux évoquaient mardi ce naufrage et leurs informations concordaient sur la présence importante de femmes dans l’embarcation au moment de l’accident. Certains médias, dont la radio privée RFM, ont évoqué la présence de femmes enceintes parmi les morts.
« La pirogue a chaviré sous l’action d’un vent violent », croyait savoir le quotidien L’Observateur (privé).
Certains journaux ont mis en cause la surcharge de la pirogue, à l’instar du quotidien Vox Populi (privé) qui a titré à sa Une : « Mini +Joola+ à Bettenty », en référence au naufrage du ferry Le Joola qui a fait près de 1.900 morts de douze nationalités différentes en septembre 2002.
Il y a eu 64 rescapés de ce naufrage – une des pires catastrophes maritimes de l’Histoire – survenu au large de la Gambie alors que Le Joola reliait Ziguinchor, une des principales villes de la Casamance (sud), à Dakar, la capitale.
Le naufrage de Bettenty survient douze jours après un drame meurtrier ayant endeuillé le Sénégal. Le 12 avril, un incendie s’est déclaré sur le site d’un rassemblement religieux musulman à Médina Gounass, dans la région de Tambacounda (sud-est), faisant plus de 30 morts, selon le dernier décompte provisoire diffusé par la presse le 19 avril.
Jusqu’à jeudi, aucune déclaration n’avait pu être obtenue par l’AFP sur l’origine précise du sinistre à Médina Gounass, où affluent chaque année des milliers de membres de la confrérie des tidianes, une des plus importantes du Sénégal, pour ce rassemblement organisé pendant une douzaine de jours.
Selon plusieurs médias locaux, la gendarmerie privilégierait la thèse de l’explosion d’une bonbonne de gaz utilisée par des pèlerins pour préparer du thé dans leur hutte.
Selon la gendarmerie, quatre personnes ont été arrêtées dans l’enquête sur l’incendie.
SOURCE : AFP