Une cinquantaine d’acteurs et représentants des instituions impliquées dans le processus de Réduction des Émissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des forêts (REDD+) se sont réunis ce lundi à Lomé en vue de valider les résultats issus de deux études analytiques, a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.
L’ouverture des travaux a été présidée par Kodjo Kudadze (Directeur de cabinet du ministère de l’environnement et des ressources forestières) en présence du coordonnateur national REDD+ Hèmou Assih.
Les deux résultats des études soumises à validation sont: « La définition de la méthodologique et des outils pour l’évaluation de la biomasse végétale dans les différents compartiments au Togo » et « l’interprétation de données historiques et la conception d’un système national de suivi des forêts et d’un niveau de référence des forêts dans le cadre de la REDD+ au Togo ».
La première étude a permis de faire des estimations de carbone au niveau des différentes espèces forestières du pays partant des données obtenues de l’inventaire forestier national. Ainsi, des équations allométriques ont été établies et permettent d’estimer la carte carbone du pays, afin de disposer des données de qualité et de quantité pour estimer les tonnes d’émission émises par les forêts.
La seconde étude a permis d’analyser les changements de la couverture forestière du pays en comparaison avec la situation actuelle, celle déterminée par l’inventaire forestier national de 2015. Il s’est agi à ce niveau l’interprétation des photos aériennes de 1976 à 1985 et de la comparaison des résultats obtenus avec ceux de l’interprétation des images Rapideye de 2013 à 2014.
Selon le coordonnateur national REDD+, ces deux études analytiques permettent de remplir les textes d’obligation notamment en termes d’estimation de la biomasse carbone et d’analyser les données historiques de la déforestation et de la dégradation de la forêt du Togo. «C’est important de disposer les résultats de ces deux études pour pouvoir bâtir une stratégie nationale REDD+», a souligné Hèmou Assih.
« Ces deux études nous permettent déjà avec l’analyse historique de voir quel était le niveau de couverture forestière dans les années 75, 80 et 2015, l’évolution de la couverture forestière sur cette trentaine d’années. Ce qui nous permettra de projeter sur les émissions provenant de la déforestation et de la dégradation et de voir les alternatives pour réduire ces émissions » a-t-il expliqué.
Dans son allocution, le cabinet du ministère de l’environnement et des ressources forestières a rappelé que le Togo dispose d’une couverture forestière de 24,24% mais malheureusement, a un taux de pertes relatives de surface forestière dans le monde estimé à plus de 5% entre 2000 et 2010. Raison pour laquelle le Togo s’est engagé dans la REDD+ avec pour objectif d’augmenter sa couverture forestière de manière à permettre à la forêt et aux arbres hors-forêt, de continuer à jouer leur rôle social, économique, environnemental et climatique.
« La mise en œuvre de ce processus REDD+ implique la mesure et le suivi des stocks de carbone forestiers. Et c’est dans ce cadre qu’il est important pour le Togo de disposer des méthodes et instruments appropriés, afin de se conformer aux normes internationales en la matière. Les deux études soumises à validation permettront au Togo d’élaborer son Niveau de Référence des Forêts (NRF) et de rapporter régulièrement les résultats atteints par la mise en œuvre des mesures de la REDD+ au moyen du système national de suivi des forêts et du système mesure, rapportage et vérification adopté », a précisé M. Kudadze.
« Ce système de mesure, rapportage et vérification adopté, permettra de suivre l’évolution des ressources forestières, de rapporter les données collectées dans une base et de vérifier la validité de ces données ainsi que les résultats qui en découlent dans le cadre des missions de suivi-évaluation du processus », a-t-il ajouté.
Précisons que le projet de soutien à la préparation à la REDD+ vise à renforcer la capacité du Togo à concevoir une stratégie nationale REDD+ solide, cohérente, acceptée par tous basée sur cinq (05) axes stratégiques préliminaires : (i) une agriculture performante adaptée au changement climatique et à faible émission de carbone ; (ii) une gestion durable des forêts existantes et un accroissement du patrimoine forestier ; (iii) une maîtrise des énergies traditionnelles et un développement des énergies renouvelables ; (iv) l’aménagement du territoire et la réforme foncière ; et (v) une coordination intersectorielle et une bonne gouvernance dans le secteur forestier
En rappel, le processus de réduction des émissions de gaz à effet de serre dues à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD+) est une initiative internationale lancée en 2008 pour lutter contre le réchauffement climatique dues aux émissions de gaz à effet de serre induites par la dégradation, la destruction et la fragmentation des forêts. FIN
Abbée DJAGLO