L’archevêque de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo, a fait part samedi, à Brazzaville, au président congolais de son désaccord au sujet du choix du responsable de la Commission électorale en République démocratique du Congo voisine, a indiqué la présidence du Congo-Brazzaville.
Le président Denis Sassou Nguesso « m’a donné son sage avis par rapport à ce que nous sommes en train de vivre; je pense que ça pourra nous aider dans le sens de la recherche de la consolidation de la paix sociale », a déclaré le prélat à la presse au terme de l’audience.
Dans la perspective de l’élection présidentielle de fin 2023 en République démocratique du Congo, l’Assemblée nationale a investi Denis Kadima comme président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Ce choix a été confirmé par le président Félix Tshisekedi, mais contesté par l’Eglise catholique et les protestants qui représentent, selon M. Ambongo, plus de 90% de la population de la RDC et reprochent à M. Kadima sa proximité avec le chef de l’Etat, lequel a déjà exprimé son intention de se représenter.
« Notre position est très claire, notre avis est contre (…). C’est pas un bon choix. Parce que nous tenons beaucoup à l’indépendance de la Céni. Il n’est pas trop bon que le président d’une telle institution soit trop proche de celui qui est au pouvoir », a insisté le cardinal Ambongo.
« Nous sommes préoccupés, parce que ça risque de constituer une espèce de germes de contestation pour les élections de demain. La paix sociale est pour nous quelque chose de très important », a-t-il ajouté.
Entre l’élection présidentielle de 2011 et celle de 2018 – initialement prévue en 2016 – la RDC avait connu une crise politique. Le président Sassou Nguesso était intervenu à plusieurs reprises pour calmer le jeu.
« Il doit s’impliquer encore en tant qu’homme d’expérience, mais aussi et surtout en tant que voisin », a indiqué une source proche de la présidence, sans plus de détails.
En RDC, la loi charge les huit confessions religieuses reconnues de désigner par consensus le président de la Céni, un choix qui doit ensuite être entériné par l’Assemblée nationale avant la nomination officielle par le chef de l’État. M. Kadima, 60 ans, a été choisi par six des huit confessions religieuses.
SOURCE : AFP