Faure Gnassingbé, chef de l’État togolais et président en exercice de la CEDEAO, a exposé ce vendredi à Johannesburg, la « vision » de l’organisation sous-régionale devant les dirigeants des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), à la fin de leur 10è sommet.
Le président togolais a pris part active aux travaux au nom de la CEDEAO. Il avait à ses côtés, le président sénégalais Macky Sall. Démarré mardi, ce 10è sommet est placé sous le thème: « Les BRICS en Afrique: collaboration pour une croissance inclusive et une prospérité partagée dans le cadre de la 4è révolution industrielle ». Le Groupe des BRICS est composé de cinq pays : Brésil, Russie, Inde, Chine et l’Afrique du Sud.
Dans son intervention, Faure Gnassingbé a d’abord remercié leaders des BRICS pour cette invitation qui traduit leur « esprit d’ouverture et sens de solidarité », avant d’étaler la vision de la CEDEAO.
« Nous avons, au sein de la CEDEAO élaboré une vision, +la vision 2020+ que nous avons baptisée +vers une communauté démocratique et prospère+. Elle vise à parvenir à une région de paix et de prospérité découlant des engagements de développement à long terme pris par l’ensemble de nos pays. Elle repose sur cinq piliers transformationnels pour le développement intégré de l’Afrique de l’Ouest à savoir la paix et la sécurité, la bonne gouvernance, la mise en valeur des ressources de la région, l’intégration économique et monétaire et la promotion du secteur privé », a-t-il souligné.
Cette vision, a-t-il précisé, « s’est traduite par un programme communautaire de développement dont la version révisée adoptée par les chefs d’État en décembre 2016 comporte des projets prioritaires dans le domaine des infrastructures de transport, de l’énergie, de l’agriculture et de la santé ».
« L’un des projets majeurs de ce programme communautaire de développement est le projet de construction d’une autoroute Lagos-Dakar en deux phases à savoir la phase Lagos-Abidjan et la phase Abidjan-Dakar. La première phase est le tronçon par lequel transitent 70% des marchandises de la région et relie les deux grandes capitales économiques que sont Abidjan pour la République de Côte d’Ivoire et Lagos pour la République Fédérale du Nigeria », a-t-il expliqué.
« Pour mettre en œuvre efficacement ces chantiers lancés dans le cadre de la +vision 2020+, des Task Force de haut niveau, composées des chefs d’État de la sous-région sont mises en place. C’est le cas notamment de la Task Force sur le programme de la Monnaie unique de la CEDEAO et de la Task Force sur le programme de libéralisation des échanges. Sur l’ensemble de ces chantiers, il existe de bonnes opportunités de coopération avec les BRICS car, nous savons que vos pays excellent dans le domaine de la construction des infrastructures », a poursuivi Faure Gnassingbé.
Ce dernier a profité de l’occasion pour inviter les pays des deux organisations (les BRICS et la CEDEAO), à se « rapprocher pour étudier les possibilités de coopération et de partenariat ».
« Dans cette perspective, un partenariat gagnant-gagnant avec la nouvelle banque de développement créée par les BRICS en 2016 pourrait se nouer avec la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC). Je pense que ce sont deux bras financiers au service du développement qui pourraient se rapprocher peut-être par une prise de participation croisée dans les structures pyramidales de chacune des deux institutions », a-t-il ajouté, avant de féliciter la « détermination » avec laquelle les leaders des BRICS soutiennent les « valeurs de libre-échange et de multilatéralisme dans le monde ».
Rappelons qu’en marge de ce sommet, le président Faure Gnassingbé a échangé avec plusieurs personnalités et certains de ses homologues dont le président russe Vladmir Poutine. FIN
Junior AUREL