Les leaders religieux de toutes les confessions de la région de plateaux-ouest et de Zanguéra ont été sensibilisés à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé) sur les nuisances sonores dans les lieux de cultes, a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News.
La rencontre a été initiée et conduite par une délégation du ministère de l’Administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales en collaboration avec l’Association togolaise pour la défense de la liberté religieuse (ATDLR). Elle a permis aux initiateurs, d’entretenir les acteurs sur les conséquences des nuisances sonores sur la santé humaine.
Cette rencontre vise à entretenir les responsables religieux sur la problématique des nuisances sonores générées par les lieux de cultes, afin de trouver une solution définitive à ce fléau. Il s’agit d’une tournée entamée par le ministère, et qui va sillonner l’intérieur du pays, afin de sensibiliser les leaders religieux et de leur donner quelques informations d’ordre général sur l’exercice des cultes et les affaires religieuses. La séance a été marquée par une projection sur les conséquences et impacts des nuisances sonores sur la santé humaine.
Selon Iroko Oniankitan, (chef service audits environnementaux à l’Agence Nationale de Gestion de l’Environnement/ANGE), il est reconnu que le bruit augmente la fatigue, le stress, diminue l’attention, rend irritable, en lien avec la sensibilité individuelle.
« Il peut avoir un certain nombre d’effets indésirables réduit par exemple l’intelligibilité des conversations, interférence avec les processus cognitifs, les fonctions biologiques et endocriniennes, et il perturbe le sommeil », a-t-il souligné.
« Les impacts des bruits peuvent être regroupés en fonction des systèmes de l’organisme humain. Sur le système nerveux : stress, troubles du sommeil, baisse de vigilance et difficultés d’apprentissage chez l’enfant, risque accru d’anxiété et de dépression, troubles du comportement et tendance à l’agressivité. Sur le système cardio-vasculaire: augmentation de la tension artérielle, de la fréquence cardiaque et du cholestérol avec un risque accru d’infarctus sur le système immunitaire, diminution des défenses immunitaires, et sur le système digestif : ulcères, colopathies.
La prévention consiste à agir sur deux paramètres : le niveau sonore et la durée d’exposition», a-t-il expliqué.
Pour cela, a-t-il conseillé, il faut s’éloigner de la source du bruit, réduire le bruit à la source (baisser le volume quand c’est possible, insonoriser ses équipements), réduire le temps d’exposition et se protéger du bruit, en portant des bouchons d’oreilles (en discothèque ou en concert) ou un casque anti-bruit (sur son lieu de travail).
« Il ne faut pas minimiser les effets du bruit sur la santé. Si des symptômes (sifflements dans les oreilles, perte d’audition) se manifestent après une exposition intense ou prolongée au bruit et persistent après une nuit de sommeil, consultez rapidement un médecin ORL ou le service des urgences. Le bruit génère selon des impacts d’ordre psychique, psychologique, biologique, etc. Nous devons donc nous mobiliser pour informer, éduquer et communiquer sur le bruit et ses effets afin de préserver notre santé et celle des voisins », a conclu M. Iroko.
Pour Belei bédiani (directeur des Cultes au ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation, des collectivités locales), la pratique religieuse génère un certain nombre de problèmes dont les bruits et les nuisances sonores.
« Il y a une implantation anarchique des lieux de cultes. Selon un recensement commandité par le ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation, des collectivités locales, 8277 lieux de cultes toutes confessions religieuses existent au Togo. Parmi ce nombre, 488 seulement ont une autorisation, ce qui constitue un désordre dans le secteur, avec des pratiques religieuses répréhensibles », a-t-il indiqué.
Le chef d’escadron a rappelé que les activités du culte sont encadrées juridiquement et chacun doit respecter les textes en vigueur dans le pays, notamment la constitution qui qui régit la liberté de religion, la loi de 1901 sur les associations, le code pénal, la loi sur les manifestations publiques et la loi sur l’environnement.
Il a souligné que l’installation des lieux de culte est soumise à une autorisation préalable et que l’exercice du culte ne doit pas empiéter sur la liberté et la tranquillité des riverains.
Le directeur des Cultes les a informés qu’actuellement le ministère est dans une phase de sensibilisation et qu’après cette phase des mesures coercitives seront prises et que les contrevenants aux lois et règlements en vigueur dans le pays seront soumis à des sanctions.
Le président national de l’ATDLR, Rev Amos Foli Atiogbé-Afanou a demandé aux uns et aux autres de respecter la liberté des citoyens en se conformant aux lois et règlement en vigueur dans le pays dans le domaine de la religion.
Le préfet de Kloto, Assan Koku Bertin a remercié les initiateurs de cette rencontre et invité tout le monde à proscrire de leurs comportements de tous les jours tout acte qui pourra engendrer des actes de violences et des conflits dans les communautés. FIN
De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE
Zone contenant les pièces jointes