Le groupe des « centristes » a fustigé jeudi soir, l’attitude de la coalition de l’opposition et du Mouvement Togo Debout, au lendemain de la proposition faite par le groupe des cinq, pour une sortie de crise au Togo.
Le Groupe des Cinq comprend: La Coordination du Système des Nations Unies, la délégation de l’Union européenne et des ambassades de France, de la République Fédérale d’Allemagne, et des Etats-Unis d’Amérique au Togo.
L’un des ambassadeurs de ce groupe (ambassadeur d’Allemagne), aurait — lors d’une rencontre avec la coalition — invité la coalition de l’opposition à aller aux prochaines élections et laisser le président Faure Gnassingbé défendre son bilan en 2020.
Le groupe des Cinq n’a publié aucune déclaration après cette rencontre avec la coalition, mais plusieurs responsables de ce regroupement de 14 partis politiques sont montés au créneau ces derniers jours, critiquant fortement l’ambassadeur d’Allemagne. Même flèche du côté du Mouvement Togo Debout. Jusque-là, l’ambassadeur pointé du doigt n’a fait aucune déclaration. Il n’a même pas réagi.
Selon le groupe des « centristes », « toutes les solutions et propositions venant de pays ou institutions soucieuses du sort du Togo restent d’excellentes pistes de réflexion, qui devraient être appréhendées avec tact, écoute et ouverture » pour une sortie de crise.
« C’est pour cela que le groupe des centristes déplore le traitement inadmissible réservé par certains acteurs politiques et d’autres membres de la société civile, aux propositions du groupe des cinq, concernant leur analyse de la crise togolaise. Nos traditionnels partenaires techniques et financiers n’ont pas vocation à dire aux acteurs politiques togolais uniquement ce que ces derniers désirent entendre, mais nous souhaitons d’eux qu’ils expriment leur pleine lecture de la situation, même si la décision finale revient au Togolais », souligne les +centristes+ dans un communiqué dont l’Agence Savoir News a obtenu copie.
La proposition de sortie de crise du groupe des centristes qui se résume en deux points: révision constitutionnelle sur la base d’une synthèse des propositions de tous les acteurs politiques, par une adoption soit à l’assemblée nationale ou par référendum, en laissant de côté la question de la candidature ou non de l’actuel président, quitte à la régler éventuellement lors d’un accord politique, et ensuite, l’organisation des élections locales et législatives suite à une révision en profondeur du cadre électoral. Tout ceci devant se tenir au plus tard avant la fin de l’année 2018, pour mettre un terme à la crise politique.
« A l’heure où la compétition économique est féroce entre les pays d’une même zone, le Togo ne peut pas se permettre de se saborder volontairement, pour courir une fois encore, à la dernière minute, à des solutions improvisées, qui suspendent le différend politique sans le régler définitivement », souligne le groupe des centristes, composé de trois partis politiques.
En rappel, le Togo traverse une nouvelle crise depuis août dernier avec une série de manifestations de la coalition de l’opposition qui exige notamment le retour à la constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger.
Le dialogué démarré le 19 février dernier sous la facilitation du président ghanéen Nana Akufo-Addo entre la coalition de l’opposition et le parti au pouvoir, est au point mort, après trois séances : 19 février, 23 février et 23 mars. Les discussions achoppent notamment sur la candidature ou non du président Faure Gnassingbé. Élu en 2005, Faure Gnassingbé a été réélu en 2010 et 2015. FIN
Edem Etonam EKUE