Nigeria: Il faudra des années pour éliminer Boko Haram, selon l’Onu

UN-African Union Mission in Darfur (UNAMID) chief Mohamed Ibn Chambas speaks during a press conference on August 11, 2014 in Khartoum. Chambas said UNAMID has nothing to hide, ahead of a UN probe into allegations it covered up crimes in the Sudanese region. He added a committee from UN headquarters in New York is due in Sudan as early as next week to examine the allegations raised by Aicha Elbasri, who resigned last year as spokeswoman for UNAMID, one of the world's largest peacekeeping operations. AFP PHOTO/ASHRAF SHAZLY (Photo credit should read ASHRAF SHAZLY/AFP/Getty Images)

Malgré les succès militaires obtenus contre les jihadistes de Boko Haram, il faudra des années pour « éliminer complètement » le groupe, a déclaré mardi à l’AFP le représentant spécial de l’ONU dans la région.

« Boko Haram a prouvé qu’il était un groupe résistant… Je pense qu’il faudra du temps pour totalement l’éliminer », a dit Mohamed Ibn Chambas, représentant spécial pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.

« Ce que nous voyons, c’est que Boko Haram fait désormais partie du réseau international du terrorisme », a continué M. Chambas, en marge d’un sommet régional du Lac Tchad à Maiduguri, capitale de l’Etat nigérian de Borno, qui a vu naître Boko Haram.

Les dirigeants des quatre pays chevauchant le lac (Nigeria, Niger, Tchad, Cameroun) sont réunis pour discuter coopération régionale, stabilisation, consolidation de la paix et développement durable.

Depuis 2015, les armées de ces quatre Etats se sont regroupées dans une Force multinationale mixte (FMM) pour combattre Boko Haram.

Aujourd’hui, le gouvernement et les militaires nigérians affirment que la guerre contre Boko Haram est terminée. En décembre 2015, le président Muhammadu Buhari avait déjà déclaré que Boko Haram était « techniquement vaincu ».

Des affirmations remises en question alors que les jihadistes continuent de perpétrer des attentats contre des cibles militaires et civiles.

Le 1er mai, au moins 86 personnes ont été tuées dans deux attentats-suicide visant une mosquée et un marché de la ville de Mubi, dans l’Etat d’Adamawa.

Selon M. Chambas, « tant qu’ils (les jihadistes) ne sont pas totalement vaincus, ils sont évidemment présents dans certaines zones » et contrôlent probablement toujours certains territoires des Etats de Yobe et Borno (nord-est).

M. Chambas, qui a qualifié le combat de la FMM de « réussite notable », lui demande de « rester vigilante ». « Nous ne pouvons pas considérer le succès comme acquis et présupposer qu’ils ont été totalement vaincus ».

Depuis 9 ans, l’insurrection islamiste a fait plus de 20.000 morts dans la région et s’est répandue du nord-est du Nigeria jusqu’au Niger, au Tchad et au Cameroun, créant une grave crise humanitaire.

 

SOURCE : AFP