Le gouvernement a donné son vert feu pour les manifestations de la coalition de l’opposition, prévues les 25, 26 et 28 avril, mais a tracé les itinéraires (deux circuits), décision qualifiée d’ »interdiction déguisée » par la coordinatrice de ce regroupement de 14 partis politiques.
« Les manifestations sur les anciens axes ne sont pas acceptées », avait averti Payadowa Boukpessi (ministre de l’administration territoriale) dans une correspondance adressée la semaine dernière à la Coalition.
« Il s’agit d’une interdiction déguisée. Le gouvernement croit pouvoir ruser avec nous, mais vous comprendrez avec moi que nous ne pouvons pas accepter ces itinéraires (…) Nous maintenons nos manifestations avec les anciens itinéraires », a martelé Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson (coordonnatrice de la coalition) sur radio Victoire Fm.
« Le Togo nous appartient à nous tous. Et dans tout pays, lorsque la loi autorise à manifester, aucune loi ne dit qu’il faut manifester là où on ne peut pas gêner les gens. Et là, je réponds à l’argumentation du gouvernement », a-t-elle souligné.
Expliquant sa décision d’imposer de nouveaux itinéraires, le gouvernement a évoqué les différentes plaintes des riverains des voies que les manifestants de la coalition empruntent depuis sept mois.
« Ces plaintes ont atteint leur paroxysme un peu avant la suspension des manifestations elles sont susceptibles d’entraîner des troubles graves à l’ordre public au cours des prochains passages des convoies de la coalition si une solution n’y est pas trouvée. Lesdites plaintes ont déjà été portées à l’attention de la coalition oralement et par écrit, à plusieurs reprises », avait indiqué le gouvernement.
Notons que la coalition des 14 partis politiques de l’opposition a décidé, de reprendre ses marches le 11 avril, manifestations non autorisées par le gouvernement.
Les autorités avaient évoqué la poursuite du dialogue et la décision prise par les deux parties de suspendre les manifestations, jusqu’à la fin des discussions.
Étalées sur trois jours, ces manifestations n’ont pu se dérouler, les points de rassemblement fortement bouclés par des forces de l’ordre. Des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont été notés mercredi et samedi dans certains quartiers de Lomé et à l’intérieur du pays.
Ces trois jours de manifestations ont fait 1 mort, 174 blessés et 26 personnes en détention, selon le bilan dressé mercredi dernier par les leaders de ce regroupement, lors d’une conférence de presse. Aucune source officielle ne s’est prononcée sur ce bilan. FIN
Edem Etonam EKUE
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